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Quelques parcours de radicalisation et djihadisme

À travers son expérience dans la prise en charge de jeunes en milieu carcéral, l’auteur témoigne de la pluralité des parcours dans le processus de radicalisation. L’analyse des mécanismes psychiques à l’œuvre ayant amené certains jeunes dans la voie de la radicalisation, rencontre fortuite entre une personnalité, un contexte socioculturel et un message, apparaît alors comme une des voies possibles de compréhension.


Radicalité et violence : les voies de l’engagement extrême

Auteur(s) : Estano Nicolas

La radicalité désigne un cadre de pensée, un processus psychique de rigidification et une recherche de ligne directrice de vie, simplifiée. Elle se transforme en idéologie plus facilement admise et intégrée lorsque le sujet traverse une période de vulnérabilité, où le manque de repères, la perte du sens de la vie, le délitement du sentiment d’affiliation, le poussent vers une nouvelle quête existentielle.


Les jihadistes français : diversité des parcours, pluralité des réponses

Auteur(s) : Settoul Elyamine

Les événements de 2015 ont hissé le phénomène de la radicalisation au sommet de la hiérarchie des menaces. Parallèlement, la France est identifiée comme un des premiers « fournisseurs » occidentaux de combattants étrangers. La compréhension de ce phénomène nécessite un décryptage des spécificités du contexte français. Ce texte vise à apporter des éléments d’analyse sur l’hétérogénéité des profils de jeunes partis rejoindre les contrées syro‑irakiennes. Cette diversité sociologique appelle nécessairement une pluralité de réponses.


Damsel

Auteur(s) : De Azambuja Miguel

J’avais vu leur film précédent, Kumiko, The Treasure Hunter, qui m’avait plu et perturbé. Le scénario, semble-t-il, offrait des images à une légende urbaine : une jeune femme japonaise entreprit le voyage à Minnesota depuis Tokyo, à la recherche du butin caché sous la neige par Steve Buscemi dans Fargo, le film culte des frères Coen. C’était le scénario qui m’avait amené à regarder le film. Kumiko, assise devant son magnétoscope, regarde Fargo, fascinée, elle repasse la cassette plusieurs fois, prend des notes, crée sa propre carte et laisse Tokyo derrière elle, la ville où elle est perdue : perdue avec les collègues, avec son patron, avec sa mère qu’elle appelle régulièrement, en quête d’un contact qu’elle n’aura jamais. Son seul ami est son lapin Bunzo et, son destin, trouver le trésor perdu. « Je suis comme le Conquistador espagnol » dira-t-elle au gardien qui l’avait capturée alors qu’elle volait la carte de Minnesota pour approfondir ses recherches, son Eldorado ayant pris la forme d’une valise, pleine de billets, sous la neige.


Des murs dans la tête

Auteur(s) : Lemoine Claude

Si l’on regarde dans le temps et dans l’espace, les murs sont partout, de la grande muraille de Chine au mur d’Hadrien. C’est toujours pour repousser une invasion ou empêcher de passer. Plus près de nous au Moyen Âge, les châteaux forts jouaient ce rôle. Les portes et les ponts étaient fermés la nuit et, à l’entrée des villes et des ports, les péages n’ont pas attendu les autoroutes pour exister.


En un coup d’œil

Auteur(s) : Houssier Florian

Si les avancées technologiques étaient une œuvre, la photographie en ferait partie ; récemment, un nouveau gadget est apparu, reléguant à l’état de souvenir nostalgique la sensation d’appuyer sur le bouton sensible d’un appareil photo. Désormais, avec un téléphone, il est possible de prendre une photo qui s’anime ensuite quelques instants dès qu’on la regarde. Cette photo vivante, faisant découvrir un instantané mouvant et ses nouveaux angles, mobilise une joie de surprise tout enfantine. Elle rappelle aussi la force de l’inanimé qui se met en mouvement, comme le plaisir visuel et émotionnel ressenti lorsqu’un tableau s’anime dans un film de la saga Harry Potter. À leur façon, les peintres de la perspective ou ceux, nombreux, aimant représenter une mise en abyme avec des tableaux dans le tableau, ont jadis représenté une forme d’animation de l’image et de son espace. Ce travail de mise en mouvement de ce qui est censé rester fixe suggère que voir est un acte animique, faisant vivre notre perception tout en donnant des nouvelles de réalités potentielles.


Psychiatrie : continuité du soin et soin psychique

Auteur(s) : Paccoud Olivier

Dans le champ de la santé, l’exigence de « continuité du soin » est aujourd’hui très présente, tout en étant mise à mal par une vision gestionnaire de la vie psychique. À partir de sa pratique en pédopsychiatrie, l’auteur de cet article propose une réflexion sur cette notion, en s’intéressant particulièrement à ses articulations possibles avec celle de cadre soignant, et aux conséquences d’une continuité des soins pensée à partir de la clinique du transfert. 


Un espace d’accueil pour les jeunes en difficulté d’insertion sociale. Pratiquer en poète

Auteur(s) : Serin Elizabeth

Dans un aller-retour entre pratique et tentative de théorisation, puisant notamment chez Michel Foucault et ses « espaces autres », cet article témoigne d’une pratique institutionnelle auprès de jeunes adultes en difficulté d’insertion sociale. Envisager l’analyste comme un « passeur » vers le désir de créer, vers le signifiant, et proposer une réinvention permanente du dispositif et de l’espace analytique s’inscrivent au cœur de cette réflexion.


L’émotion, un maillon essentiel entre psyché et soma ? Le système émotionnel de Max Pagès

Auteur(s) : His Charlotte

En parallèle de l’hommage à Max Pagès que nous publions ce mois-ci, l’auteure de cet article, qui a travaillé plusieurs années avec le psychosociologue, examine les liens entre le corps et la vie psychique à la lumière de différents courants de la psychosomatique, et en particulier de la théorie de Max Pagès, qui fait de l’émotion le « relais » entre psyché et soma.


In memoriam Max Pagès

Auteur(s) : Ohayon Annick

Max Pagès est mort le 25 mai dernier à l’âge de 92 ans. Il fut l’un des pères fondateurs de la psychosociologie française et à l’origine de l’introduction de l’orientation non directive en psychothérapie et en pédagogie de Carl Rogers. Sans doute aujourd’hui son nom ne dit-il plus grand-chose aux jeunes générations, et pourtant, dans les années 1970 et 1980, son œuvre eut une grande influence sur les psychologues cliniciens et sociaux. Elle a souffert, d’une certaine manière, du même discrédit que celle du grand psychologue américain : trop ceci, pas assez cela... et, surtout, guère compatible avec une psychanalyse alors triomphante.


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