Ces dernières semaines, il a été souvent question dans l’actualité de la maladie d’Alzheimer. Si l’annonce de l’arrêt du remboursement de certains médicaments utilisés dans le cadre de cette affection a fait grand bruit, d’autres initiatives permettent d’envisager une prise en charge plus adaptée. C’est le cas du village Alzheimer, dont la construction a débutée lundi 4 juin.
S’appuyant sur un rapport de la Haute Autorité de Santé jugeant quatre médicaments utilisés pour la maladie d’Alzheimer insuffisamment efficaces au vu des effets secondaires possibles, le gouvernement a fait paraître le 29 mai dernier (J.O. du 1er juin) un arrêté annonçant l’arrêt de leur remboursement par la sécurité sociale à compter du 1er août. Les traitements concernés sont Exiba, Aricep, Exelon, Remynil et leurs génériques. Cette annonce n’a pas manqué de faire réagir. C’est notamment le cas de l’association France Alzheimer qui lance une pétition sur Internet, estimant que cela va créer une inégalité entre les patients ayant la capacité financière de continuer leur traitement et ceux, aux revenus plus modestes, qui devront l’interrompre. Cet avis est partagé par cinq entités professionnelles qui contestent notamment le manque d’efficacité annoncé des traitements, et demandent la réévaluation des résultats ayant servis de support.
Si cela a de quoi inquiéter, d’autres initiatives tentent d’aborder la prise en charge de façon plus globale. Dans ce cadre, était annoncé dernièrement le lancement de la construction d’un village Alzheimer. Situé à Dax et s’appuyant sur une initiative de ce type existant déjà aux Pays-Bas, ce site de 5 hectares dont l’aménagement a débuté il y a un mois a prévu d’ouvrir ses portes en 2020. Pouvant accueillir 120 patients pour un prix correspondant à la moyenne tarifaire des EHPAD, le site composé de 4 quartiers intégrera les structures habituelles des villages (restaurants, superette, etc.). Le but sera de sortir le patient de l’ambiance hospitalière, favoriser le lien social afin de ralentir la progression de la maladie et donc limiter la consommation médicamenteuse. Une expérimentation en situation réelle est prévue, dont les bénéfices seront suivis par un laboratoire de recherche situé sur le site.
Sur les deux ans qui sépareront le déremboursement des médicaments et l’ouverture du premier village Alzheimer, le nombre de personnes souffrant de cette affection dégénérative devrait atteindre le million de personnes en France. Ce qui fait naitre des craintes et illustre la nécessité de travailler de concert afin de lutter contre cette maladie.
Benoit Catel.