Déserts médicaux : les MSP attirent dans les milieux ruraux

Actualités professionnelles le 26 juillet 2024

 

Les Maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) attirent de plus en plus de praticiens dans les campagnes, séduits par le travail en équipe, le partage des charges et des responsabilités. Elles pourraient être un outil pour endiguer les déserts médicaux. 

 

Les candidats aux législatives se sont écharpés au sujet des déserts médicaux. Faucompenset-il réguler l’installation des médecins pour qu’ils s’installent à la campagne ou les inciter financièrement ? Une autre option pourrait être d’encourager la création des maisons de santé au nombre de 2251 en mars 2023. Introduites dans le code de la santé publique en 2007, les maisons de santé sont dotées de la personnalité morale et constituées d’à minima deux médecins généralistes, d’auxiliaires médicaux et/ou pharmaciens, et parfois … de psychologues.

« Quand on s’installe en ruralité, ce qui est intéressant, c’est de ne pas y aller tout seul. S’installer en maison de santé avec sage-femme, kiné, médecins, permet de travailler de façon pluridisciplinaire » raconte Véronique Cheptou, psychologue à la Maison de santé d’Eymoutiers, petite commune de 2 000 habitants en Haute-Vienne. Elle raconte par exemple l'accompagnement de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer grâce à plusieurs professionnels. Des parcours qui peuvent être subventionnés par l’ARS. Elle cite en outre des « charges très faibles » grâce au partage du loyer et du matériel administratif.

Outre les parcours de soins pluriprofessionnels, l’ARS peut également financer des réunions d’équipe. « On y discute des patients. On retrouve un fonctionnement un peu institutionnel, c’est intéressant. » explique Véronique Cheptou, qui a passé sa carrière dans les CMP de la région. Quand elle apprend le départ d’une collègue de la MSP, elle tente l’expérience en la remplaçant. À son arrivée, elle bénéficie directement du réseau de la structure. Autre point positif, après la crise sanitaire, la région avait financé des consultations gratuites dans les MSP, 20 pour les adultes et 10 pour les enfants. La validation du remboursement par le médecin avait alors été controversée par la profession. Le dispositif était précurseur de Mon Psy, qui ne demande plus d’adressage par le médecin.

Au niveau de l’offre de soin générale, le système est gagnant-gagnant : « On se rend compte que les Maisons de santé ont des effets très positifs en termes d’installation de jeunes médecins. » note Guillaume Chevillard, géographe chercheur à l’IRDES. En comparant sur les territoires l’implantation de nouvelles maisons de santé avec l’installation de jeunes médecins, il constate que le nombre de celui-ci diminue moins vite que dans les autres territoires et vient compenser en partie la diminution de l’offre de soins, souvent vieillissante.

« Il y a pas mal de professionnels qui sont venus s’installer. » note Véronique Cheptou. « Plus on fait d'offres, plus il y a de travail. »

Dans le département de la Haute-Vienne où travaille Véronique Cheptou, il y a 0,8 psychiatre pour 10 000 habitants, contre 1 en moyenne en France, un chiffre qui tombe à 0,4 pour le département de la Creuse. Côté CMP, bien que les dernières études concernant les délais remontent à 2015, dans la région de Nouvelle-Aquitaine, selon l’ARS, deux tiers des demandes de premier rendez-vous au CMP devront attendre un mois ou plus avant d’être honorées, une durée pouvant dépasser un an.

 

Sophie Bourlet

 

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