Depuis longtemps, on sait que le sport est bon pour la santé physique. Une activité sportive régulière diminue le risque de développer de nombreuses maladies comme le cancer, les pathologies cardiovasculaires, le diabète ou encore l'obésité. Les bienfaits de l'exercice sur la santé mentale sont en revanche moins bien connus. On fait du sport surtout pour rester en forme, garder la ligne, sculpter sa silhouette, se changer les idées, se défouler...
Mais il y a encore loin à considérer l'exercice physique comme un traitement à part entière des maladies mentales, au même titre que les médicaments ou les séances chez le psychologue ou le psychiatre. Pour preuve, le sport sur ordonnance, mesure mise en place en mars 2017, reste un acte un peu grippé, et ce d'autant plus lorsque la santé psychique est en souffrance. Pourtant, les preuves scientifiques ne cessent de s'accumuler en faveur du sport, sorte d'allié naturel pour reconnecter le corps et l'esprit. Forte de ce constat, l'Association européenne de psychiatrie (European Psychiatric Association, EPA) vient d'édicter de nouvelles recommandations publiées dans la revue European Psychiatry qui préconisent l'ajout d'un programme d'activité physique structuré aux médicaments standards et à la psychothérapie. L'EPA insiste sur l'importance de ce programme tout aussi bien pour la prise en charge de patients souffrant de dépression légère à modérée que pour ceux atteints de troubles mentaux sévères (TMS). Elle indique aussi que l'activité physique doit être utilisée comme traitement supplémentaire des troubles du spectre schizophrénique afin d'en atténuer les symptômes, et d'améliorer la cognition et la qualité de vie. S'appuyant sur l'examen des données probantes existantes, l'EPA se veut encore plus précise : la pratique d'exercices d'aérobie d'intensité modérée à vigoureuse, deux à trois fois par semaine, en parvenant à 150 minutes d'activité physique par semaine, de préférence sous la supervision de professionnels qualifiés, améliorerait les résultats chez les personnes atteintes d'un trouble dépressif caractérisé et de troubles du spectre schizophrénique ! En revanche, pour les personnes atteintes d'un trouble bipolaire, l'insuffisance des études ne permet pas de conclure en faveur de l'activité physique, d'où l'absence de recommandation spécifique.
Sandrine Letellier.
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