Itinéraire du futur psychologue : le parcours Sup du combattant

Actualités professionnelles le 17 mars 2025

 

Alors que la plateforme d'orientation des bacheliers Parcoursup a fermé ses inscriptions depuis le 13 mars, les futurs étudiants attendent désormais leurs affectations. Seul un demandeur sur dix obtiendra une place dans une filière psycho à l'université, passage pourtant obligatoire pour obtenir le titre. Itinéraire d'un futur psychologue.

 

La fin des vœux sur Parcoursup a sonné pour les 700 000 lycéens qui passeront leur bac cette année. Obligatoire pour obtenir le titre de psychologue, la licence et le master "psycho" attirent toujours autant. Après le droit et les Staps, c'est l'une des trois licences les plus demandées sur la plateforme. Les places y sont chères : l'année dernière, dans l'UFR qu'il dirige à l'université de Caen, Denis Jacquet avait reçu 3 766 demandes, pour seulement 320 places. « L'entrée en L1 est en tension depuis toujours », note le président de l’Association des enseignants-chercheurs de psychologie d’université (AEPU) : « elle l'est d'autant plus depuis que les plateformes comme Parcours Sup nous ont obligé à quantifier et limiter le nombre de places. » Un nombre de déçus en hausse, mais des conditions d'accueil qui s'améliorent, bien que Denis Jacquet regrette que les budgets universitaires ne soient « pas la priorité du gouvernement. » Il déplore le sous-effectif d'encadrants : « On oscille entre 35 jusqu'à 100 étudiants par enseignants-chercheurs. C'est le double des autres filières. On a beaucoup de vacataires pour pallier au manque de budget. »

Côté étudiants, les candidatures et les profils s'affinent : « Grâce aux salons d'étudiant ou journées portes ouvertes, les étudiants comprennent mieux la filière qu'avant, où on étudie autant de matières scientifiques que littéraires » analyse Denis Jacquet, « même si on a encore quelques étudiants qui veulent devenir "profiler" parce qu'ils l'ont vu dans une série, ou qui pensent régler leurs propres problèmes en faisant des études de psycho », ajoute-t-il en souriant.

 

Des psychologues loin des divans

L'étudiant en psycho qui aura obtenu le précieux sésame de l'entrée en licence, aura, selon les données de Parcoursup, de grandes chances d'être une étudiante, issue d'une filière générale, avec une mention bien au bac. Après une licence qui développe des matières telles que les neurosciences, les statistiques, la psychologie clinique, cognitive, sociale ou du développement, peu sont celles qui accéderont au master, pourtant obligatoire pour obtenir le titre de psychologue. Là encore, les ratios sont vertigineux. Seul 15 % des étudiants inscrits en L1 psychologie deviendront psychologues selon le Centre d'information et de documentation jeunesse (CIDJ).

Une fois rejoint les 88 647 psychologues en activité, le plus ardu est derrière eux : le taux d'insertion est à 90 % après 18 mois, mais seulement la moitié travaille à temps plein. Exit le mythe du psychologue seul avec un patient dans un cabinet, ils ne représenteront que 26 % des diplômés. La plupart travailleront en équipe dans les hôpitaux, les maisons de retraite, les collectivités territoriales, les entreprises privées, ou encore à la protection judiciaire de la jeunesse. « Le dispositif Mon Soutien Psy, quoi qu'on en pense, a créé de l'activité, notamment pour ceux qui souhaitaient compléter un temps partiel en début de carrière. » statue Denis Jacquet. Autre paramètre : le nombre de psychologues en activité a doublé depuis 2012 et l'âge moyen est passé de 43 à 46 ans, selon le répertoire Adeli.

 

Sophie Bourlet

 

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