A l’occasion de la journée mondiale de la santé, le 07 Avril dernier, l’Organisation Mondiale pour la Santé a souhaité mettre en lumière sa campagne dédiée à la dépression. Son slogan : dépression, parlons-en.
Celle-ci, débutée lors de la dernière journée mondiale de la santé mentale (le 10 octobre dernier) s’étale sur un an et a pour ambition d’apporter un éclairage particulier sur cette maladie.
Car lorsque l’on parle de dépression, il est bien question de maladie. Comme le rappelle l’INSERM dans son dossier d’Aout 2014, cette affection fait l’objet d’une classification dans le DSM-5 ou le CIM-10. Selon ces classifications, pour parler de dépression, il faut que le patient présente au moins cinq des neuf symptômes caractéristiques (tristesse, perte d’intérêt, sentiment de dévalorisation et de culpabilité, idées de mort ou de suicide récurrentes, ralentissement psychomoteur, fatigue, perte d’appétit, troubles du sommeil, difficultés attentionnelles) depuis au moins deux semaines et à une fréquence rapprochée.
En France, toutes les catégories d’âges sont touchées, de façon différenciée. Selon une étude de l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (2010), l’épisode dépressif concerne 7,8% des 15-75 ans (5,6% pour les hommes et 10% pour les femmes). Les plus touchés sont les 20-34 ans, avec 10,1% de la population affectée, (7% pour les hommes et 13,2% pour les femmes). De façon générale, les femmes sont près de deux fois plus touchées que les hommes.
Les causes de cette maladie restent difficiles à identifier, même si des facteurs de risque sont mis en avant, parmi lesquels le chômage, le fait de vivre seul, les origines sociales défavorisées.
L’INSERM rappelle que les conséquences de la dépression peuvent être dramatiques. En effet, les épisodes isolés sont rares, des récidives apparaissant souvent. Ces périodes dépressives peuvent amener à un isolement du sujet, et augmentent le risque de passage à l’acte suicidaire. Le paradoxe se situe dans le fait que les traitements proposés aux personnes dépressives sont assez efficaces. Ces résultats positifs sont les conséquences d’études sur l’origine de la dépression et les traitements possibles, qu’ils soient médicaux ou psychothérapeutiques. Mais pour être traitée, une affection doit avant tout être connue et identifiée. C’est l’objectif principal de cette campagne de l’OMS, permettre aux personnes atteintes de dépression ainsi qu’à leurs proches de mieux identifier la maladie et les professionnels pouvant leur venir en aide.
Benoit Catel
Sources :
Communiqué de L’OMS, 30 Mars 2107 : http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2017/world-health-day/fr/
Dossier de l’INSERM, Aout 2014 : http://www.inserm.fr/thematiques/neurosciences-sciences-cognitives-neurologie-psychiatrie/dossiers-d-information/depression
Beck F, Guignard R. La dépression en France (2005-2010) : prévalence, recours au soin et sentiment d'information de la population. Santé Homme 2012;(421):43-5.