À l'occasion du mouvement de grève national des 19 et 31 janvier contre la réforme des retraites, plusieurs organisations syndicales et professionnelles de psychologues ont tiré le signal d'alarme en dénonçant l'impact sur les professionnels et leurs patients.
C'est dans un communiqué interprofessionnel en date du 30 janvier, réunissant notamment le SNP (Syndicat national des psychologues), la FFPP (Fédération française des psychologues et de psychologie), le mouvement de la Convergence des psychologues en lutte, la SFP (Société française de psychologie), ou encore la CGT Action sociale, que la profession s'est érigée contre la réforme des retraites en voie d'être entérinée par le gouvernement. Le communiqué, intitulé « Retraite, la pénibilité invisibilité ! Les psychologues vous alertent », énonce par exemple : « Après avoir abondamment fait appel aux notions de santé mentale et de souffrance psychologique en période post-covid, notre gouvernement fait désormais silence sur la dimension psychique du travail dans sa proposition de réforme des retraites, notamment en ce qui concerne la pénibilité. Pourtant, nous sommes nombreux.ses, nous, psychologues, quel que soit notre champ d'exercice (social, santé, éducation, travail, justice...), à entendre nos concitoyen.ne.s parler de leur épuisement, de leur perte d'identité professionnelle face aux exigences de compétitivité, de productivité, de rendement, de polyvalence, de technicité et à des protocoles qui les éloignent de plus en plus du sens de leur métier. »
Le communiqué, qui fait suite à un autre communiqué publié par la SNP le 19 janvier, rappelle que les troubles psychologiques ont été la deuxième cause des arrêts maladie en 2022 (20% des arrêts maladies contre 11% en 2016).
Entre 1,2 et 2,8 millions de personnes dans les rues
Ce mardi 31 janvier, 1,272 million de personnes ont défilé dans les rues, selon le ministère de l'Intérieur, et 2,8 millions selon la CGT. Le 19 janvier, ils étaient entre 1 à 2 millions selon le ministère de l'Intérieur et la CGT. En réaction, la Première ministre Elisabeth Borne a tweeté : "La réforme des retraites suscite des interrogations et des doutes. Nous les entendons" et "Le débat parlementaire s'ouvre. Il permettra, dans la transparence, d'enrichir notre projet avec un cap : assurer l'avenir de notre système par répartition. C'est notre responsabilité !"
Plus de 7 000 amendements au projet ont d'ores et déjà été déposés par l'opposition, augurant d'un blocage parlementaire.
Pour rappel, la réforme prévoit l'allongement de la durée des cotisations pour le départ à la retraite sans décote, qui serait à 67 ans au lieu des 62 ans actuels. Si les retraités actuels ne sont pas concernés par la réforme, la génération née du 1er septembre au 31 décembre 1961 sera la première concernée. À compter du 1er septembre 2023, l'âge légal de départ à la retraite reculera de 3 mois par an.
Les syndicats ont appelé à de nouvelles mobilisations qui auront lieu le mardi 7 et samedi 11 février dans toute la France.
Guillaume Bouvy
Lire l'intégralité du communiqué interprofessionnel