Le 23 mai dernier, les psychologues se sont réunis à Paris devant le ministère de la Santé à l’occasion du mouvement soutenu par plusieurs syndicats et organisations professionnelles, dont la FFPP et la SFP.
Cette mobilisation nationale a remis en évidence les défis auxquels la profession est toujours confrontée dans les services publics, notamment les conditions de travail précaires et les salaires inadéquats. Les pénuries de personnel et le manque de ressources, qui ne cessent de se renforcer ont été au cœur des préoccupations, des problèmes relayés dans le sillage de cette journée par Marianne et France Bleu.
Centres médico-psychologiques en difficulté
Les témoignages des psychologues ont rappelé les difficultés déjà bien identifiées des centres médico-psychologiques, souvent débordés et incapables de répondre à la demande croissante. Ces centres, essentiels pour offrir un soutien psychologique de proximité, se trouvent plus que jamais dans une situation critique où la capacité d'accueil est largement dépassée, laissant de nombreux patients sans prise en charge appropriée.
Santé mentale et échec du dispositif Mon soutien psy
Les études récentes de la Drees et de Santé publique France ont mis en lumière la détérioration de la santé mentale, en particulier chez les jeunes femmes, accentuant ainsi l'urgence d'une solution efficace. Le dispositif Mon soutien psy qui visait en partie à répondre à l’augmentation des besoins de prise en charge psychologique post-Covid, est jugé largement insuffisant et inadéquat pour répondre aux besoins de certains patients, notamment ceux souffrant de troubles graves. Malgré les efforts consentis, l’échec patent du dispositif Mon soutien psy, tel que reconnu par le Premier ministre, met en lumière l'urgence d'une révision sérieuse. Au-delà des améliorations à prévoir propre au secteur libéral, bon nombre de professionnels pensent nécessaire de ne pas sacrifier les structures de soin afin d'assurer des services de qualité.
L'ordre des psychologues : une proposition controversée
Parallèlement, la proposition de loi visant à instaurer un ordre des psychologues suscite des inquiétudes quant à son impact sur l'autonomie professionnelle. Cette grève a donc été l’occasion de partager les préoccupations sur l’avenir de la profession et de rappeler l'importance de la prévention et des services publics dans notre société. Il est impératif de reconnaître pleinement le rôle des psychologues et d'améliorer significativement leurs conditions de travail dans le secteur public et médico-social pour garantir des soins de qualité.
Maria Ouazzani