Les hôpitaux universitaires de Marseille AP-HM, associés à l'ARS Provence-Alpes-Côte-d'Azur ont inauguré début février le Centre régional de prévention du Suicide en PACA.
Le CRPS PACA accueille désormais dans les mêmes locaux les dispositifs de lutte contre le suicide et la récidive suicidaire VigilanS et Asma (Association Suicide et Mal-Être).
Le programme VigilanS est un dispositif hospitalier national de veille téléphonique à destination des personnes suicidantes. Sur place, une équipe de professionnels[1] contactent ou réceptionnent les appels de patients identifiés comme à risque. Une fois le risque suicidaire évalué, l'équipe coordonne les recours disponibles.
Des psychologues vigilanseuses et vigilanseurs
Selon les régions, des psychologues font également partie des équipes pluridisciplinaires de « vigilanseuses » et « vigilanseurs ». Leur rôle est de coordonner et participer notamment à la veille téléphonique post-hospitalière des suicidants ; la prise en charge individualisée de prévention, d’évaluation et d’orientation des patients à la crise suicidaire ; la gestion de la crise suicidaire et, le cas échéant, le déclencement d’un dispositif d’urgence adéquat (SAMU, urgences, médecin traitant…) ; la mise en place d’un travail en réseau avec les différentes structures du secteur (CMP, CMPP, associations de patients…)
D'autres régions ont développé ce dispositif VigilanS, à l'instar de la Région Hauts-de-France, pionnière dès 2015, Auvergne-Rhône-Alpes ou encore en Bretagne. Sur les 18 régions de France, le dispositif est aujourd’hui implanté au sein de 17 régions, dont 4 d'Outre-mer.
En France métropolitaine, les tentatives de suicide entraînent près de 100 000 hospitalisations et environ 200 000 passages aux urgences par ans, soit environ 20 tentatives de suicide pour un décès. 75 % des récidives ont lieu dans les six mois suivant une tentative de suicide, et la survenue d'un nouveau geste suicidaire multiplie par 20 le risque de récidive dans l'année suivante, et par quatre le risque de suicide ultérieur.
En parallèle, le 3114, appel national de la prévention du suicide, a été lancé depuis octobre 2021, faisant suite aux Assises de la santé mentale et de la psychiatrie. Ce service est ouvert aux personnes qui présentent des idéations suicidaires mais aussi aux personnes endeuillées à la suite d’un suicide d’une proche. Il est assuré par des équipes de professionnels composées notamment d’infirmiers ou de psychologues.
Guillaume Bouvy
[1] composée d’un psychiatre, d’une infirmière et d’une secrétaire.