Le 08 Novembre 2017, par l’intermédiaire d’un communiqué, la Haute Autorité de Santé faisait le point sur la question de la dépression en France. Deux aspects sont évoqués ; la détection et la prise en charge. Selon l’organisme, ces deux points nécessitent des améliorations notables en France, ce qui l’amène à proposer un certains nombre de recommandations, notamment à destination des médecins généralistes.
En ce qui concerne la problématique du repérage de la dépression, il est ainsi indiqué que 40% des personnes atteintes par la dépression n’auront pas recours aux soins, alors que des affections différentes (déprime passagère ou troubles psychiques graves par exemple) sont traités comme des dépressions alors qu’elles nécessiterait une prise en charge différenciée. Cela nécessite de mieux informer les professionnels qui sont bien souvent en première ligne : les médecins généralistes. La Haute Autorité de Santé rappelle ainsi quelques principes généraux relatifs à la dépression. Celle ci ne se manifeste ainsi pas uniquement par de la tristesse. Différents symptômes doivent êtres cumulés (humeur dépressive, perte d’intérêt ou d’énergie, manque de concentration, baisse de l’estime de soi, idées suicidaires, sentiment de culpabilité, troubles du sommeil ou de l’appétit) de façon quotidienne et sur une certaine durée (deux semaines environ). Poser un diagnostic nécessite donc d’éliminer un certain nombre d’autres hypothèses, telles que les troubles bipolaires, les conséquences d’une prise médicamenteuse ou de drogues, les troubles psychiques ou anxieux, ou encore certaines maladies physiques. Le cas des populations à risque est également évoqué, comme les personnes âgées, les femmes enceintes ou venant de mettre au monde leur enfant ou les personnes vivant un deuil.
Du coté du traitement, des améliorations sont aussi nécessaires. Ainsi, le recours aux anti dépresseurs ne doit pas être systématique, surtout pour les dépressions légères. Ces traitements médicamenteux peuvent cependant être envisagés pour les dépressions modérées et doivent être systématiquement utilisés pour les dépressions sévères. Dans tous les cas, ces antidépresseurs doivent être associés à un suivi psychologique. Enfin, des rendez vous de suivis rapprochés et réguliers doivent êtres proposés (toutes les 4 à 8 semaines), et l’arrêt du traitement doit être progressif.
Ce communiqué nous rappelle que la dépression, bien que parfaitement identifiée dans le langage commun, reste parfois assez peu connue. C’est en communiquant de la sorte que nous pourront améliorer détection et prise en charge de cette affection qui touchera, au cours de sa vie, une personne sur cinq.
Benoit Catel
Pour aller plus loin :
Communiqué, Haute Autorité de Santé, 08/11/2017 :
