Il y a un mois, se tenait la 19ème édition de la journée mondiale de prévention du syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF). Cette affection, encore peu identifiée du grand public, se fait connaître progressivement. En France, l’agence nationale de santé publique et les services de soins spécialisés (CSAPA, maternités, etc.), se sont mobilisés durant un mois pour déployer des campagnes nationales d’information et de sensibilisation aux risques encourus par la consommation d’alcool durant la grossesse et l’allaitement. Parmi elles, citons la Guyane où un « SAFTHON » est organisé depuis 2 ans.
Dans un récent communiqué, ce syndrome est présenté comme un véritable sujet de santé publique. D’après une enquête menée en 2015, on constate qu’un seul français sur quatre serait informé des dangers liés à l’exposition prénatale à l’alcool. Dans les pays occidentaux, le SAF constituerait la première cause de handicap mental non génétique. Santé Publique France, dans un récent communiqué, a présenté les premières données épidémiologiques en France pour montrer l’ampleur du phénomène : en 8 ans, 3207 enfants ont été diagnostiqués avec des « troubles causés par l’alcoolisation fœtale » (soit 1 enfant par jour) et 452 avec un syndrome d’alcoolisation fœtale (soit 1 enfant par semaine). Ces chiffres sont néanmoins à prendre avec précaution. Les éléments recueillis un mois après l’accouchement, ne soulèvent qu’une partie probablement visible et observable, écartant les formes moins marquées pouvant se manifester plus tardivement dans le développement de l’enfant.
Cette journée mondiale vient donc rappeler le message, au cœur de nombreuses campagnes de prévention, conseillant de s’abstenir de toute consommation d’alcool pendant la grossesse et l’allaitement.
Le psychologue, quel que soit son domaine d’exercice, pourra avoir à l’esprit ces données. Son positionnement ne se situera pas dans la délivrance de messages préventifs à titre d’injonction, il s’agira davantage d’amener des éléments de réponse face aux inquiétudes de certains patients, et surtout de resituer ce questionnement et leur consommation d’alcool au cœur de leur histoire singulière. En addictologie, notamment en CSAPA, il peut être pertinent d’intégrer le sujet des risques de la consommation d’alcool au sein des différents interventions de prévention et de formation dans les institutions (collèges, lycée, entreprises, etc.), ceci afin d’interroger et tenter de faire évoluer les représentations de chacun, et à terme permettre aux sujets d’adopter l’attitude la plus éclairée possible dans leurs comportements.
Anabelle DANIS.
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