Le 19 septembre dernier, l’association Soins aux Professionnels de Santé (SPS) annonçait la création d’un réseau national du risque psychosocial. Un regroupement initié pour améliorer le maillage territorial de la prise en charge de la souffrance des soignants, qui n’est pourtant pas la seule initiative existante dans le domaine.
Souvent traitée dans l’actualité, la souffrance au travail des personnels de santé est longtemps restée taboue. Une étude menée par cette association fin 2017 indiquait qu’un quart des professionnels de santé ont eu des idées suicidaires liées à leur activité professionnelle. Une situation préoccupante qui a amené une mobilisation politique, matérialisée par le lancement fin 2016 du plan national visant à l’amélioration de la qualité de vie au travail des professionnels de santé. Parallèlement, le ministère de la santé mettait à disposition de tous un guide complet de prévention, repérage et prise en charge. Bien que dédié à la problématique des internes, chefs de clinique et assistants, ce guide permet de mettre en avant les étapes d’une prise en compte globale.
Point important, la prise en compte annoncée par le plan gouvernemental de la souffrance au travail des soignants dans leur cursus de formation. De plus, certaines formations spécifiques sur la prise en charge de cette souffrance voient le jour. Par exemple, les facultés de médecine de Paris Diderot et celle de Toulouse Rangueil qui proposent un diplôme « soigner les soignants ».
Enfin, et c’est ce qui a servi de préambule au présent article, la prise en charge de la souffrance en tant que telle. L’initiative de l’association SPS et de ses partenaires (le réseau souffrance au travail, le service de santé des armées et le réseau Morphée) s’inscrit donc dans cette idée de maillage territorial. Le réseau national du risque psychosocial vient en complément du numéro vert et de l’application déjà disponibles pour proposer des consultations proches du domicile de la personne. Le but annoncé étant une prise en charge rapide et adaptée de la souffrance du soignant.
Une initiative intéressante dans le domaine, qui n’est pourtant pas la seule. C’est ainsi l’occasion de rappeler notamment que l’ordre des médecins propose depuis le 1erjanvier 2018 un numéro pour la prise en charge de la souffrance des praticiens. En partenariat avec l’Association Aide Professionnelle aux Médecins et Soignants (AAPMS), ce numéro d’appel gratuit et anonyme s’inscrit ici aussi dans une volonté de prise en charge globale de la souffrance des professionnels de santé.
Ces initiatives structurées permettent de toucher un grand nombre de personnes. Cependant, il est primordial que ces actions restent identifiables aussi bien dans leur contenu que dans les populations visées. Il conviendra alors de prendre garde que l’abondance de solutions proposées ne nuise pas à la prise en charge de la souffrance des soignants.
Benoit Catel.