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Voir l’invisible
Pour une réforme ambitieuse de la santé mentale Quelles synergies entre psychologues et psychiatres ?
Depuis 1985, l’intégration des psychologues aux côtés des psychiatres a enrichi la pratique psychiatrique, explorant la souffrance humaine. Les appels à renforcer le rôle des psychologues suscitent des débats, révélant une crise conceptuelle. La question de la pénurie de psychiatres, qui soulève des défis structurels et qui incite à une collaboration plus étroite entre les deux professions, est de nouveau sous les feux de la rampe. L’heure est pourtant venue de penser une réforme ambitieuse en santé mentale, selon Jean-Paul Aubel qui prône, dans cette tribune, une synergie entre psychiatres et psychologues autour de la souffrance psychique, une collaboration renforcée qui s’appuierait sur la valeur unique apportée par chaque profession et une définition sans ambiguïté des rôles de chacun.
Touche pas à mon soleil
Jerzy Grotowski, le metteur en scène du théâtre polonais, disait que si nous voulions nous représenter un personnage déprimé, nous ne devions pas nécessairement l’imaginer assis dans un fauteuil, courbant l’échine, la tête entre les mains, en poussant des sanglots. Peut-être était-il affairé, remplissant ses journées afin d’éviter ce moment où la nuit s’empare encore de lui et le malmène.
Femmes puissantes ou femmes « pas toutes » ? L’exemple de Lady Chatterley
Au cours des dernières décennies, un plus grand nombre de femmes accédant à des positions de responsabilité ou de représentation publiques, dans les médias, la recherche, la politique, les arts… a été salué et a amené la promotion de l’expression « femmes puissantes » dans le discours social. Jacques Lacan avec la catégorie logique du « pas-tout », dans le séminaire Encore, avait ouvert une autre possibilité de réalisation féminine. C’est le propos de cet article de l’explorer à partir du cas fictif de Lady Chatterley.
Psychologues : quand ceux qui écoutent ne se font pas entendre
Le gouvernement a récemment annoncé des changements pour « Mon soutien psy », provoquant des débats animés depuis son lancement en 2022. Pour les auteures, malgré les protestations antérieures, telles que l’appel au boycott de ce dispositif, les psychologues ont du mal à faire pleinement entendre leur voix dans les débats politiques. L’article compare la situation au mythe d’Ulysse et les Sirènes, soulignant ainsi l’importance de l’unité de la profession, et explore les défis auxquels sont confrontés les psychologues dans un paysage politique complexe, les invitant à réfléchir sur leur position et leur engagement.
Sur le « vide » dans la schizophrénie
Si pour certains se confronter au « vide » est une épreuve particulièrement douloureuse, voire insurmontable, d’autres vont tout mettre en œuvre pour combler ce gouffre sans bords. Tout le travail du schizophrène consistera alors à « exploiter » au mieux ce vide afin de lui donner un bord suffisamment sécurisant. À partir du cas de Thibaud, l’auteur rend compte, d’un point de vue théorique et clinique, des notions de « vide » et de « trop-plein » dans la schizophrénie.
Mots à la mode
Des politiques, des journalistes, des influenceurs qui se veulent « au top » n’hésitent pas à utiliser des mots savants de la psychologie et à s’en emparer pour montrer qu’ils sont à la pointe du progrès.
Le résident en EHPAD au cœur de la désubjectivation
L’arrivée en EHPAD est un acte fort pour une personne âgée. Il marque la conséquence d’une dépendance qui s’accroît, d’une maladie qui évolue ou d’un choix de fin de vie pour être davantage en sécurité. Au-delà d’un nouveau lieu à investir, le résident peut parfois voir ses besoins absorbés et subir un processus de désubjectivation. Au psychologue d’être attentif à ces phénomènes de réification et de mettre du sens sur les défenses qui peuvent être à l’œuvre au sein des familles et de l’institution.
Aux sources de la violence
Si la violence est présentée habituellement comme un concept négatif, une énergie à réprimer, René Monami, en s’appuyant sur Jean Bergeret et de nombreux auteurs qui s’y sont intéressés, revient ici sur sa dimension fondamentale et présente les conditions plurifactorielles de sa vectorisation. Il démontre ainsi que la manifestation de cette source d’énergie peut s’orienter aussi bien vers le pire que le meilleur.
Psychanalyse, psychiatrie, management : interprétation des crises et changements
Dans cet entretien, il est question des récents développements de l’extension de la psychanalyse dans le contexte du « malêtre » contemporain. Pour Emmanuel Diet, il s’agit, dans la réflexion, d’intégrer la dimension inconsciente aux conceptions de la gouvernance, sans pour autant être au service du management. Il s’agit donc aussi d’interroger l’histoire et la culture en articulant les singularités des différents registres psychiques et sociaux, afin de tenter d’inscrire la pensée et la pratique psychanalytiques au sein de la rationalité scientifique.