Dossier : journal des psychologues n°381
Auteur(s) : Houssier Florian
Présentation
Peut-on envisager que les cinéastes sont des écrivains de l’image ? Si on abonde dans ce sens, repensons un instant à la proposition décalée de Jean-Luc Godard 1 lorsqu’il énonce : « Les films ne montrent rien, ils cachent peut-être même quelque chose. Les films font écran. Et aujourd’hui, on le sait, les écrans sont plats. Alors tous les films tombent à plat. » Woody Allen aurait-il écrit une biographie « manifeste » à plat pour mieux cacher ce qu’il ne dira jamais ? Sa biographie nous rappelle qu’on ne change jamais vraiment, que les débuts restent chevillés au corps comme une seconde origine, une sorte d’adolescence interminable non recouverte par une seconde vague de refoulement, maintenant à ciel ouvert la vivacité pulsionnelle transformée en pensées ; pour Allen, un nom d’emprunt, c’est l’humour, devenu une mitrailleuse à écrire des gags et autres bons mots. Sa biographie, Soit dit en passant 2, dans son ton, maintient une permanence de l’humour, comme un tic maniaque favorable dont il serait impossible de se dégager.