Dossier : journal des psychologues n°254
Auteur(s) : Voyazopoulos Robert
Présentation
Sur le modèle des réflexions méthodologiques, scientifiques et déontologiques conduites dans le domaine de la santé et de la psychiatrie en particulier, la FFPP, en partenariat et responsabilité avec les organisations et associations professionnelles de psychologues qui souhaitent s’y associer, conduit une réflexion sur les pratiques cliniques de l’examen et les usages des mesures en psychologie de l’enfant.
Détail de l'article
L’interrogation grandissante du public, et des parents en particulier, concernant la multiplicité des pratiques psychologiques, les usages imposés ou détournés des mesures en psychologie de l’enfant, le nouvel espace juridique concernant les personnes handicapées et l’actualité médiatique (sur le QI notamment) appellent l’urgente nécessité de conduire, au sein de la discipline et de la profession, une réflexion approfondie sur les actes et écrits professionnels et sur la responsabilité qui en découle.
La volonté des psychologues de maîtriser les conséquences de leurs démarches diagnostiques en psychologie de l’enfant, de rendre publiquement compte de leurs actes professionnels et des réflexions qui les accompagnent, et de remettre en cause, si nécessaire, leurs pratiques, témoigne du souci d’améliorer la qualité des services rendus au public en général et aux personnes consultantes en particulier, d’accompagner les évolutions professionnelles et sociales, de renforcer la crédibilité des actes psychologiques et d’en garantir les compétences.
Une « conférence de consensus » est une méthode standardisée de conduite scientifique d’un processus de réflexion collective pour débattre de questions controversées et aboutir à des recommandations publiques.
La méthode retenue ici en psychologie pourrait être celle utilisée fréquemment dans le domaine de la santé (dont le garant méthodologique est habituellement la haute autorité de la santé) avec un garant en psychologie actuellement à l’étude.
La démarche d’une conférence de consensus repose sur un large processus associatif et participatif qui assoit également sa légitimité, les conclusions qui découlent de ses travaux visent ainsi à devenir la référence dans les pratiques du domaine étudié.
L’examen psychologique et intellectuel de l’enfant est, en effet, l’objet de conduites et pratiques diverses, et l’utilisation des données chiffrées qui en sont très souvent issues (QI, indices, psychogrammes, notes d’échelles, etc.), ainsi que leur transmission aux familles et à différents partenaires de santé, d’éducation, du social ou encore du juridique, posent des problèmes de pertinence et d’assise scientifique, de responsabilité professionnelle, de confidentialité et de protection des personnes.
Les questions de la démarche d’évaluation psychologique de l’enfant, de la valeur scientifique des méthodes et des outils d’évaluation psychologique, de la demande et du cadre clinique proposés, du statut social et juridique des informations chiffrées, feront l’objet d’un travail de réflexion et de synthèse menés au sein de groupes de travail d’experts francophones ouverts aux différentes sensibilités et domaines professionnels en psychologie et dans les autres champs concernés (social, juridique, familial, historique, médical, etc.). Le recueil des textes et leur analyse, ainsi que la revue de littérature pourront faire l’objet d’un travail indépendant.
Chaque groupe de travail devrait avoir une seule question à traiter. Les questions seront rédigées préalablement à la constitution des groupes.
Un jury francophone international fera la synthèse des travaux (présentation publique) et publiera lors d’un colloque ouvert aux psychologues (et aux professions associées) les recommandations des pratiques professionnelles dans le domaine de l’examen psychologique de l’enfant, de leur formalisation et de leur codification.