Dossier : journal des psychologues n°263
Auteur(s) : Pinel Jean-Pierre
Présentation
Les adolescents violents sans limites se confrontent sans cesse à l’autre, jusqu’à l’exclusion, par des agirs dont le pouvoir destructeur est également sans limites. Leurs souffrances psychiques résultent d’une défaillance de la subjectivation et de la symbolisation, d’un raté de l’intériorisation des limites qui obligent à repenser en profondeur la clinique institutionnelle.
Mots Clés
Détail de l'article
Mes propos trouvent leurs fondements cliniques dans une pratique directe de psychodramatiste de groupe et une pratique plus indirecte d’intervenant en institutions spécialisées (ITEP, centres de crise pour adolescents, CHRS…).
La proposition générale qui constituera le fil rouge de cette contribution peut être formulée ainsi : les jeunes sujets sans limites dans la violence constituent un paradigme permettant de repenser certains modèles de la clinique institutionnelle, mais, plus encore, de ressaisir les rapports entre psyché et institution.
Une carence de la topique interne et des instances idéales
Les institutions spécialisées – comme d’ailleurs les institutions ordinaires – sont de plus en plus fréquemment confrontées à des sujets sans limites, dans la destructivité, qu’elle soit autocentrée ou hétérocentrée.
Il s’agit d’adolescents, de préadolescents et même d’enfants, pris dans des formes de souffrances psychiques et de symptômes qui relèvent de défauts graves de la subjectivation et de la symbolisation.
Ces jeunes sujets souffrent d’un raté dans l’intériorisation des limites et des différenciations. On repère une carence de la topique interne et des instances idéales : le préconscient, le Surmoi et l’Idéal du Moi ne remplissent plus leur fonction de système régulateur et protecteur contre la violence pulsionnelle et l’afflux d’excitations.
Ces sujets échappent aux classifications psychopathologiques, mais aussi aux grandes découpes institutionnelles ou administratives, si bien qu’ils ne sont jamais à la bonne place. Ils vont trop souvent mobiliser des mécanismes conduisant à une exclusion qui les assignera au destin d’« incasables » (J. Selosse, 1997).
Ces sujets, qui ne peuvent puiser dans l’organisateur œdipien un rempart contre l’archaïque, demeurent fixés dans des modes de fonctionnement centrés sur l’évacuation des excitations. Le recours à la décharge aveugle ne leur permet pas d’intégrer les transformations pulsionnelles.
La prévalence de l’économique et l’évacuation de grosses quantités d’énergie signent les achoppements du processus de symbolisation et l’écrasement de la topique interne. Ces sujets n’ont pu entrer en latence, ce qui interdit la mise en œuvre d’un diphasisme psychique et l’accès à une processualité régie par la logique de l’après-coup. Il en résulte un fonctionnement dans l’instantanéité, une évacuation de l’historicité, de l’appartenance à une chaîne intergénérationnelle et la reconnaissance d’une dette symbolique.
Cette antiprocessualité s’accompagne d’un blocage des processus d’autoreprésentation tel que le sujet ne peut se percevoir ni se représenter véritablement les effets de ces actes. Comme l’a pointé R. Kaës (1996), ces pathologies s’associent fondamentalement à une pathologie fonctionnelle du préconscient.
Or, le préconscient se forme dans l’intersubjectivité. Il résulte de l’introjection du travail psychique de l’autre primordial en tant que cet autre est aussi le porte-parole d’un groupe d’appartenance.
Encore faut-il que le groupe familial ait résisté à la destructivité et qu’il l’ait transformée de manière humanisante, pour qu’il soit, comme l’a montré D. W. Winnicott, créé comme un autre suffisamment différencié de soi. Lorsque le groupe familial répond sur le mode de la retaliation, de l’effondrement ou de l’incestualité, il demeure une zone traumatique étendue de confusion primaire, une indifférenciation de fond.
Dans ces configurations, la rencontre de l’autre et de la pulsion – et cela plus particulièrement lors de la puberté – mobilise une menace de confusion que le sujet doit colmater en urgence. Le recours à l’acte et la destruction de l’autre forment une défense élective pour protéger des limites intrapsychiques par trop précaires et colmater en urgence une angoisse archaïque d’aspiration dans l’autre, d’effondrement ou d’effacement subjectif. Ce sont donc les rencontres avec l’autre et les figures de l’altérité qui mobiliseront les mouvements de violence les plus illimités. Ces agirs viseront à détruire toute forme d’altérité et de différenciation pour satisfaire un désir d’homogénéisation. Il s’agit de préserver un fantasme d’autoengendrement radical pour démentir la fragilité de la différenciation subjective et désavouer un mouvement de dépendance confusionnant. Il s’agit de fabriquer un monde lisse, sans aspérité, sans altérité, sans différence. D’où, d’ailleurs, le fonctionnement en bande ou en groupe « unaire », organisé sous le primat de l’Un, régi par une dureté phallique destinée à démentir le féminin en soi et en l’autre, dans une homosexualité déniée.
On peut donc avancer que ces sujets souffrent d’une pathologie des limites, d’un raté dans la constitution d’assises narcissiques suffisamment structurées, à laquelle se combinent une atopie, une absence de cadre externe susceptible d’accueillir leur mode de fonctionnement.
Les mécanismes d’évacuation
Lorsqu’un sujet présentant ce type de pathologie est accueilli dans une institution spécialisée, il apporte avec lui l’ensemble de sa désorganisation et va procéder à ce que l’on appelle une « attaque du cadre ». En appui sur les théorisations de J. Bleger (1970), on peut penser que le sujet transporte dans l’institution l’ensemble de son monde interne, c’est-à-dire non seulement son organisation pulsionnelle et narcissique, mais aussi l’ensemble de ses modes de relations, de ruptures et déliaisons incorporées, c’est-à-dire les ratés de son cadre interne.
Deux cadres vont ainsi se télescoper : le cadre institutionnel intériorisé par les professionnels et les pathologies du cadre interne du sujet. Ce télescopage va surgir dans des modes de fonctionnement apparemment chaotiques, dans des interactions directes et parfois bouclées. Différentes configurations négatives sont alors repérables :
● Les sujets sans limites se constituent en bande et deviennent les maîtres de l’institution, ils s’emparent du corps de l’établissement et tentent de se poser comme tyran de l’ensemble.
● L’exclusion qui vient répéter un scénario de rupture de liens déjà profondément inscrit, parfois très précocement dans le groupe familial d’appartenance primaire.
● Le double : l’équipe instituée devient une sorte de double de l’adolescent, se constituant dans la rivalité narcissique et l’omnipotence comme un collectif sans faille, soudé dans une cohésion forcée. L’ensemble fait bloc, il est impénétrable, et donc non utilisable psychiquement par les sujets. L’équipe se construit dans un idéal de dureté et d’insensibilité. Il émerge là un risque majeur, celui du bouclage interactif : transgression – durcissement de la position normative –, exacerbation mutuelle de l’exercice de la puissance phallique.
● Enfin, l’on peut identifier des situations plus ordinaires dans lesquelles les équipes ont pu préserver une sensibilité à l’autre, une part de réceptivité active, du registre du féminin pur (D. W. Winnicott) nécessaire à l’exercice d’une fonction de conteneur.
Dans ces configurations, le sujet sans limites va ainsi pouvoir pénétrer la psyché de l’autre et des autres. Il va déceler les zones d’ombre de certains praticiens, les failles inscrites dans les liens d’équipe. Il procédera aussi à un dévoilement des fragilités et des blessures latentes ou parfois même manifestes, mais jusque-là tolérées, du cadre personnel, groupal ou institutionnel. Ces failles demeurant aménagées ou masquées par des mécanismes de défense individuels et collectifs.
Ces sujets sans limites vont ainsi contribuer à déconstruire ce que R. Kaës (1989) désigne comme les « alliances inconscientes » et les « pactes dénégatifs ». C’est-à-dire que ces sujets mettent en crise les liens d’équipe et les modes de coopération. Mais ils vont aussi révéler les aspects occultés, désavoués ou déniés du dysfonctionnement institutionnel, qui vont resurgir d’une manière le plus souvent violente pour les professionnels.
Les contradictions et les ambiguïtés sont ainsi démasquées, de sorte que les éléments fondateurs de l’identité professionnelle, et parfois du cadre institutionnel, se trouvent déstabilisés, menacés d’effondrement. Ce peuvent être, par exemple, des conflits d’appartenance théorique ou des antagonismes entre les nouveaux et les anciens, etc.
Autrement dit, on peut penser que le sujet n’est pas véritablement le producteur direct du trouble de l’institution, mais qu’il en est le révélateur : il précipite ce qui était latent. C’est ce mécanisme que l’on peut désigner comme résonance intersubjective (Pinel, 2003).
Les résonances intersubjectives
La fréquence et l’intensité des agirs conduisent les professionnels à réagir dans l’urgence aux actes déployés par ces sujets. Il en résulte un mouvement de réciprocité dans lequel les contre-attitudes ne font qu’intensifier les « agirs ». Tout se passe comme si l’agir appelait le « contre-agir », de sorte que la psychopathologie se potentialise dans l’institution. Elle va s’étendre de manière concentrique en produisant certains « réagirs » qui atteignent les différents niveaux du fonctionnement personnel, groupal et institutionnel.
Ce qui n’a pu être symbolisé et qui se joue dans un espace psychique mal délimité va ainsi se déployer sur la scène institutionnelle. Par l’agir, ces sujets vont exporter certains éléments essentiels de leur fonctionnement psychique dans le cadre institutionnel. C’est-à-dire qu’ils transmettent, selon des modalités singulières non sémiotisées, leur conflit et leur histoire non mentalisés dans le cadre institutionnel. Ils exportent des modes de relation, des objets et des imagos confusionnées. Ils transfusent des configurations de liens pathologiques incorporés dans les systèmes de liens institutionnels.
Les praticiens et l’équipe, en tant que groupe accueillant les projections, sollicitant une écoute et un rapproché relationnel, constituent une structure d’appel à cette forme particulière d’exportation.
La transmission directe, hors langage, se traduit par une atteinte ou une déliaison des systèmes de liens individuels, groupaux et institutionnels. Ces effets, que l’on ne peut désigner en toute rigueur comme un contre-transfert, en constituent un équivalent institutionnel.
Cela conduit fréquemment l’équipe à fonctionner sur un mode similaire à celui des patients. Ainsi, ces sujets mobilisent-ils un fonctionnement en miroir qui accrédite leurs projections. C’est-à-dire qu’en adoptant un fonctionnement spéculaire, les praticiens confirment la conviction de l’adolescent selon laquelle leur problématique, ce sont l’autre et les autres.
Par le biais de mécanismes projectifs, ils mobilisent des effets de résonance, engendrent des confusions et des mouvements scissionnels affectant l’équipe instituée. Ils suscitent des déliaisons repérables dans des incompatibilités, des oppositions professionnelles massives ou la formation de clans. On observe fréquemment un creusement des différences générationnelles, sexuelles, théoriques, de fonctions ou de statuts.
Des situations de déliaison à distinguer
Il me paraît ici nécessaire de différencier les situations de déliaison pathologique dans lesquelles l’ensemble institutionnel est happé par la psychopathologie centrale des sujets accueillis, ce que je propose de désigner comme une résonance intersubjective tempérée, dans laquelle l’arrière-fond institutionnel demeure stable, fiable, suffisamment préservé des déformations produites par le fonctionnement des sujets sans limites.
La déliaison pathologique est un mécanisme qui procède d’une faille des fondements du cadre institutionnel. Dans ce cas, on se situe au-delà d’un simple trouble ponctuel et localisé, on assiste à une bascule dans une dérégulation durable nécessitant sans doute une refonte du fonctionnement de l’ensemble.
En revanche, la résonance intersubjective limitée ou tempérée est une activation homologue à celle de la pathologie présentée par un patient, mais cette homologie est ponctuelle, localisée, partielle, n’affectant ni la structure des liens d’équipe ni les fondements du cadre institutionnel.
Cette résonance est fréquemment un outil pour mieux comprendre la problématique du patient, l’analyser et proposer un dispositif plus pertinent. Il convient donc de souligner que, dans ces configurations, les procédures d’action sur l’autre constituent potentiellement une voie d’accès privilégiée à la compréhension et à l’abord thérapeutique de ces sujets.
Fréquemment, les instances de retraitement du négatif, telles que les réunions cliniques, suffisent à rétablir l’écart, la fonction tierce et les différenciations. Un professionnel situé en position de recul suffisant pourra pointer la dédifférenciation et offrir un appui suffisant pour que s’instaure un écart qui réintroduise la limite.
La limite qui permet que les différents niveaux institutionnels et les liens tiennent ensemble existe.
Histoire de John
Un exemple clinique, extrait du début d’une intervention dans un foyer pour adolescents considérés comme des cas sociaux, me permettra d’étayer ces développements théoriques et de conclure mes propos.
L’équipe, composée d’éducateurs spécialisés, d’éducateurs techniques, d’instituteurs spécialisés et d’un psychologue, évoque des difficultés relationnelles et des conflits non dits affectant l’ensemble. Il apparaît un malaise global, un profond sentiment d’insécurité et la menace d’un drame : les professionnels évoquent un détissage des liens et redoutent un effondrement général : « On ne va plus tenir si ça continue. »
Au cours des échanges, il apparaît un différend portant sur les limites et sur les positions à tenir face à un jeune très violent. Ce dernier semble être au centre du malaise évoqué précédemment. Il s’agit d’un adolescent âgé de quinze ans, que j’appellerai John. Récemment arrivé dans l’établissement, il a été placé sur décision judiciaire afin que lui soit évitée une désorganisation psychosociale plus grave. Ce jeune ne bénéficie d’aucune image masculine stable dans sa famille. Sa mère, qui a été abandonnée par son compagnon, a établi avec lui une relation d’allure incestueuse. Déjà bien engagé dans la délinquance, John a commis plusieurs actes délictueux, et notamment des agressions à l’encontre de jeunes femmes.
Au cours des échanges, il se révèle que cet adolescent mobilise chez l’éducateur qui a été désigné comme référent un désir de protection massif, une sorte de confusion identificatoire. Ce dernier ne peut fixer les limites imposées par l’institution de crainte de lui faire violence. Ainsi, deux modes de fonctionnement et de relation antagonistes vont se creuser.
Au cours de la réflexion, il apparaît clairement que John participe activement à creuser une scission. L’éducateur référent vit sa situation comme intenable. Il évoque un sentiment d’impuissance, de déception et de profond abandon. Il se sent incapable de fonctionner différemment face à ce jeune et, surtout, déplore de ne trouver aucun appui au sein de l’institution. Aucune instance tierce ne lui permet de rétablir un écart. Il est comme pris, immobilisé, paralysé, dans cette relation.
L’analyse conduite par l’équipe amène les professionnels à mettre en lien cette situation avec l’histoire du jeune, à repérer un mécanisme de répétition dans ce mode de relation confusionnelle signant l’absence d’un tiers séparateur. Autrement dit, l’éducateur référent semble assigné à répéter la position maternelle et ne trouve aucun appui institutionnel lui permettant de se déprendre de la collusion. L’équipe abandonne l’éducateur pris dans une relation narcissique de fascination mutuelle.
Cependant, un autre aspect ne sera abordé que plus difficilement, à savoir la répétition dans l’institution d’une sorte d’incapacité d’accueillir les nouveaux professionnels. Ainsi, tout se passe comme si un clivage latent entre les anciens et les nouveaux, une difficulté à élaborer la différence des générations, étaient révélés par la problématique de John.
On peut évoquer sur ce point une forme de bouclage spéculaire : l’équipe désavoue la différence des générations dans un fonctionnement qui s’avère analogue à celui des familles et des sujets accueillis dans l’établissement.
L’institution repose ainsi sur un déni commun, résumé par la formule : « Ici on fait comme ça. » Les nouveaux ont à partir ou à se conformer totalement au mode de fonctionnement mis en place, sans qu’il ne soit ni explicité ni interrogé. L’équipe a instauré une forme de contre-défense partagée, inscrite dans le socle de l’ensemble et dans les systèmes de liens.
Cette rigidification défensive vise à préserver l’ensemble des menaces de déformation mobilisées par la pathologie des jeunes, mais elle présente le risque de bloquer l’accès à la mise en travail de ces situations très difficiles.
En appui sur ces élaborations collectives, les praticiens pourront progressivement élaborer la part inconsciente que chacun a remisée dans cette situation. Ce travail de reprise permettra de mettre en travail les différences internes de l’équipe : différences de générations, de sexes, de fonctions et de pratiques. Ce processus ouvrira, notamment, sur l’élaboration d’un dispositif d’accueil des nouveaux praticiens.
Dans l’après-coup de cette élaboration, l’équipe notera une modification sensible du mode de fonctionnement de John. Ce dernier acceptera d’engager des relations différenciées auprès de l’équipe éducative, ne se limitant plus à une relation duelle confusionnante et effectuera une véritable demande de formation professionnelle, alors qu’il avait jusque-là refusé tout projet susceptible de démentir son omnipotence. Quelque temps plus tard, il demandera à effectuer un travail thérapeutique avec le secteur.
Une attaque des limites
Cet exemple met clairement en évidence que ces sujets procèdent à une attaque des limites, des différenciations et des systèmes de liens. Ils confrontent ainsi les équipes à des situations d’impasse. La fréquence et l’intensité des agirs conduisent les professionnels à réagir dans l’urgence aux actes déployés par ces sujets. Il en résulte un mouvement de réciprocité dans lequel les contre-attitudes ne font que confirmer le fonctionnement pathologique.
Cependant, je voudrais souligner ici que la résonance intersubjective peut, par une sorte de retournement épistémologique, constituer un outil, et parfois le seul dont dispose l’équipe, pour mieux comprendre la problématique du patient, l’analyser et proposer un dispositif plus pertinent. Il convient donc de pointer que ces procédures d’action sur l’équipe instituée forment potentiellement une voie d’accès privilégiée à la compréhension et à l’abord thérapeutique de ces sujets.
Dans certaines conditions, les réunions cliniques permettent, grâce à l’analyse des significations sous-jacentes à la résonance intersubjective, d’accéder à une compréhension de la problématique du sujet, rendant ainsi possible le rétablissement d’un écart différenciateur.
Un professionnel, parfois un intervenant extérieur, pourra pointer les effets de la résonance intersubjective et offrir un appui pour que s’instaure une déprise.
Cette déprise résulte d’une désidentification partielle : elle suppose un dégagement de l’identification confusionnelle établie avec le patient. Elle réintroduit la limite, permettant ainsi que l’équipe retrouve une cohérence et soutienne une différenciation entre les projections du patient et le fonctionnement de l’institution.
Pour conclure, il apparaît que, si ces sujets révèlent nos points obscurs et nous atteignent au plus profond de nos fonctionnements personnels et groupaux, ils interpellent aussi, de manière violente, les tâches aveugles et les communautés de déni traversant les institutions contemporaines. ■