Séduction. La fin d’un mythe

A une époque où l'on ne supporte ni d'attendre, ni d'être frustré, la séduction classique a-t-elle encore sa place ? Don Juan ou Chahrazade sont-ils des modèles toujours actuels ? Qu'est-ce qui séduit désormais, comment séduit-on, et comment est-on séduit ? Un nouveau rapport entre les hommes et les femmes émerge, avec des plaintes inédites, mais toujours sur le même fond d'angoisse. La séduction, aujourd'hui, pourrait se résumer au sexuel. Et si c'était le mystère de la féminité qui disparaissait ?

Si la séduction est considérée ici comme étant sur le déclin, car en opposition avec les mouvements qui ont cours dans la société d’aujourd’hui – à savoir la satisfaction immédiate des désirs et l’éviction des situations d’attente propres à la frustration –, la manière dont elle est étudiée dans cet ouvrage suggère, au contraire, un temps certain accordé à son analyse et rend ce travail tout à fait séduisant. Gisèle Harrus-Révidi inscrit sa réflexion à la fois dans l’histoire des sociétés, des rapports homme/femme, dans l’histoire de la psychanalyse et des développements qui ont découlé de la théorie de la séduction et de ses remaniements. Pour cela, elle se penche sur la littérature et les exemples archétypiques qu’elle recèle, elle étudie les mythes passés et contemporains, reprend et redéfinit la séduction à partir des travaux déjà existants en psychanalyse et d’illustrations issues de sa pratique clinique, et analyse l’impact des messages véhiculés aujourd’hui par les médias.

Delphine Col-Goetgheluck