Jusque là, en clinique et en psychiatrie, il fallait se référencer au DSM ou à la CIM comme classifications des troubles mentaux. Bientôt, il faudra aussi se pencher sur HITOP…
Ces nomenclatures définissent et catégorisent syndromes et symptômes. Tout professionnel partage un langage commun sur la pathologie, facilitant les actions à mener dans la prise en charge du patient.
Les orignes de la CIM (« Classification Internationale des Maladies ») remontent à 1893 tandis que celles du DSM (« Diagnostic and Statistical Manual Of Mental Disorders ») à 1952. La première est portée par l’OMS (Organisation Mondiale pour la Santé), la seconde par l’APA (association Américaine de Psychiatrie). Les deux sont mondialement utilisées.
La CIM prépare sa 11ème édition dont la pré-version est déjà disponible sur Internet, et la version finale prévue en 2018. Le DSM en est à sa 5ème version.
Ces deux classifications sont qualifiées de catégorielles, c'est-à-dire qu’elles définissent les troubles mentaux à l’aide de caractéristiques précises permettant une distinction claire entre les différents diagnostics, ainsi qu'entre le normal et le pathologique.
Le modèle proposé par le DSM 5 a fait l’objet de nombreux questionnements lors de sa publication : le maintien d'une approche catégorielle (qui a cependant été nuancée et tend à se rapprocher d’un modèle dimensionnel), l’apparition de nouvelles catégories et la disparition de certaines comme le syndrome d’ASPERGER par exemple… Le DSM reste tout de même la référence mondiale en la matière.
Parallèlement se développe une nouvelle tendance. Une cinquantaine de chercheurs internationaux proposent une référence alternative appelée HITOP (« Hierarchical Taxonomy of Psychopathology »). Une approche dimensionnelle et hiérarchique permettant de penser la variabilité des symptômes et leur intensité ainsi qu’un continuum entre les pathologies. Elle propose un modèle en entonnoir de 4 dimensions principales, qui renvoient chacune à des sous facteurs, des syndromes puis des traits et symptômes.
Consultable sur le site https://medicine.stonybrookmedicine.edu/HITOP, elle fait encore l’objet d’études statistiques avant d’être officiellement diffusée.
Il s’agit là de réflexions et nouvelles formes de penser la classification des maladies psychiques. Si cette nomenclature vient à évoluer, elle visera alors une nouvelle manière de penser la psychiatrie d’aujourd’hui, qui a son tour fera l’objet de nouveaux apports et nouvelles critiques…
Jérôme Lacinga
Pour aller plus loin :
R.RINALDI, (2017), HITOP : La classification top du top ? Le Cercle-Psy, https://le-cercle-psy.scienceshumaines.com/impressionarticle/38035.
Source Psychomédia, (2017), Un modèle alternatif au DSM 5 proposé pour le diagnostic des troubles de santé mentale. http://www.psycom.org/psychomédia
