Les Etats Unis, au travers de leur Food And Drug Administration (équivalent de notre Agence Nationale de Sécurité du Médicament), viennent de donner l’autorisation au lancement de la troisième et dernière phase des essais cliniques d’une méthode visant à améliorer le traitement des patients atteints de stress post-traumatique ainsi que les adultes autistes souffrant d’anxiété sociale.
Menée par un groupe de chercheurs spécialisés (la Multidisciplinary Association for Psychedelic Studies), cette recherche consiste a proposer une psychothérapie d’une durée de douze semaines sur lesquelles seront reparties trois prises de MDMA. Cette substance, connue pour être le principe actif de l’Ecstasy, aurait alors pour fonction de faire tomber les défenses psychiques du patient et d’activer ses zones cérébrales liées à la réflexion.
Une étude pilote publiée en 2012 dans le journal of psychopharmacology permet de donner une première idée des résultats obtenus. Ainsi, selon cette étude, 83% des patients ayant bénéficié d’une psychothérapie assistée par MDMA ne présentaient plus de symptômes de stress post traumatique. Des suivis jusqu’à 74 mois après le traitement ont étés effectués, laissant présager un taux de rechute faible (2 patients sur 19). Cette étude initiale insiste sur l’absence d’accoutumance à la substance administrée. Ces résultats restent cependant à interpréter avec précaution, l’échantillon de malades suivis étant faible (19 personnes). Etendre l’expérimentation à un plus grand nombre de patients, dans différents pays, sera donc le principal but de la troisième phase dont il est question ici.
Cette troisième et ultime phase sera lancée en 2018 aux Etats Unis, au Canada et en Israël. Si les résultats s’avèrent concluants, une commercialisation serait envisagée à partir de 2021. Le financement nécessaire n’est aujourd’hui finalisé qu’à 50%.
S’il est bien peu probable de voir de telles pratiques arriver en France, cette étude illustre particulièrement le rôle que peuvent prendre les neurosciences dans notre façon d’envisager notre métier.
Benoit Catel
Pour aller plus loin :
Article de Europe 1, du 07/09/2017 : http://www.europe1.fr/sante/et-si-lecstasy-pouvait-soigner-le-stress-post-traumatique-3430139
Présentation de l’étude par la MAPS : https://www.maps.org/research/mdma
Article du journal of psychopharmacology du 20/11/2012 : http://www.mdmaptsd.org/images/research/mithoefer_etal_2012_ltfu.pdf
