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L’adoption est le fruit d’un processus complexe et conflictuel. Erica Francese explore avec acuité les représentations sociales et les fantasmes qui l’accompagnent, et parfois le polluent, le statut trouble ou ambigu de l’adoptant – oscillant entre la bienfaisance et la rapacité – et la démarche sublimatoire de comblement du vide associé à la question des origines par « un travail d’acculturation ».
Les médias en parlaient ; nous y arrivons. Un jugement en cassation a accordé à deux femmes, une Américaine et une Française, la possibilité pour la seconde d’adopter la petite fille de sa femme, confirmant ainsi le jugement qui leur avait été accordé aux États-Unis.
Si la question des origines occupe une place centrale dans la structuration de l’individuation et du sentiment d’appartenance, le « récit des origines » devient quant à lui de plus en plus difficile à retracer et transmettre. Le développement de techniques d’aide médicale à la procréation, la complexification des formes familiales ou encore la remise en cause de l’identité sexuelle nous renvoient à cette question fondamentale à l’œuvre et au cœur de ces nouveaux liens de parenté.
Qu’est-ce qu’un parent aujourd’hui ? Si le cadre juridique permet aux adultes et enfants de se définir comme « père et mère de » et « fils et filles de », la qualité des liens ne peut se déduire de la simple filiation biologique ; la filiation psychique est à prendre en compte. Aussi, la clinique de la parentalité questionne la nature même de la filiation et place « l’intérêt de l’enfant » au centre des débats.
En illustrant son propos par une situation clinique, l’auteur montre que la place donnée à la problématique des origines est relative et chaque fois singulière. Malgré la médiatisation qui peut en être faite, en réalité, la recherche des origines n’est pas un besoin inné lié à l’adoption.
Moïse reçut dans sa corbeille d'adoption un bel héritage. Et pourtant il se révolta contre son peuple adoptif. Si tout humain se construit avec le complexe d'Œdipe, l'adopté, lui, doit y ajouter le complexe de Moïse qui caractérise sa filiation. L'amnésie infantile n'efface rien : un enfant adopté est toujours tiré des eaux, celles de sa mère biologique, et il reste inconsciemment imprégné des paroles qui ont été dites en ce temps-là. Comment faire, de ce murmure laissé en héritage, une force vive ? Soutenir son processus d'identification à la filiation adoptive ? Lui garantir le droit à la double loyauté ? L'aider à intégrer dans son histoire la blessure de l'abandon ? L'accompagner au cours de ses interrogations sur ses origines ?.... Douze adoptés, tous adultes, répondent à ces questions à travers le récit de leur vie, qu'ils ont confié à Colette Frère, celui de leur parcours, jonché de bien des paradoxes dont il faut trouver le sens. Un sens mis en lumière par le regard que Diane Drory, psychanalyste, pose depuis de nombreuses années sur les questions d'adoption.
« L’originel », c’est-à-dire l’histoire de l’enfant antérieure à l’adoption, concerne les différents acteurs de celle-ci d’une manière chaque fois spécifique.
L’auteur en analyse les différents aspects pour mieux en saisir le sens et comprendre comment le processus d’adoption s’en trouve affecté.
Un jour surgiront tôt ou tard les questions essentielles de l’enfant à ses parents : « Comment es-tu devenu fils ou fille de ? Et pourquoi m’as-tu adopté ? »
Il peut être nécessaire alors de « rejouer » sur une scène thérapeutique nouvelle une forme de régression vers la phase de l’illusion recréatrice.
Comment l’enfant se construit-il ses origines ? Cette question qui n’est pas spécifique à l’enfant adopté n’en est pas moins centrale dans cette problématique et nécessitera de mettre en perspective l’histoire de son passé, l’histoire qu’il vit actuellement avec ses parents et l’histoire réelle et fantasmatique de ses parents.