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Le soutien psychologique, voire l’accompagnement psychothérapeutique, est aujourd’hui plus fréquemment proposé aux personnes incarcérées. En maison centrale, la longueur de la peine favorise cet investissement, mais il s’agira alors d’anticiper la sortie au-delà des problématiques de réinsertion pure et d’analyser ce qu’elle vient signifier pour le sujet dans son histoire et dans la confrontation à un réel devenu inconnu.
Face à des personnes incarcérées présumées coupables ou condamnées pour des infractions à caractère sexuel qui peuvent nier les faits qui leur sont reprochés et adressent rarement de demandes de soins, les cliniciens ont à repenser leur pratique et les modalités de prise en charge classiques. Ces dispositifs de suivi singuliers en smpr sont une piste possible. Et la présentation du cas clinique de M. L., incarcéré pour des faits d’agression sexuelle sur sa fille, vient témoigner de ce travail de prise en charge spécifique au long cours, groupal et individuel, qui permet une mise en mouvement de la vie psychique et un cheminement autour des faits.
La posture du psychologue en unité de soins somatiques pour personnes détenues n’est pas toujours facile à trouver et à tenir, et ce, autant face à des équipes qui envisagent parfois le patient avant tout comme un détenu, que face à des patients spécifiques qui confrontent à une clinique de l’agir. Le psychologue peut alors être le seul garant de l’humanité du sujet.
La prison est, par essence, un lieu clos dont l’objectif est de maintenir captives des personnes condamnées, mais c’est aussi un lieu institutionnel dans lequel il s’avère difficile de pénétrer, y compris pour les journalistes. Et pour cause, les témoignages de ceux qui ont franchi les murs sont pour la plupart alarmants, si ce n’est dramatiques. Dramatiques non pas au regard d’une des fonctions attendues de la prison, qui est de maintenir enfermées des personnes qui ont déjà prouvé leur capacité de passer à l’acte, mais dramatiques en ce qui concerne une de ses autres missions, la plus souvent oubliée : celle de favoriser leur retour dans la société à la fin de leur peine.
Intervenir auprès de mineurs délinquants incarcérés
en établissement pénitentiaire nécessite un positionnement et
une approche cliniques spécifiques pour amener ces jeunes à être
en situation d’envisager un travail psychologique le temps
de leur détention. Entre théorie et adaptations pratiques…
témoignage.
Qui n’a plus de nom disparaît, qui n’a plus de temps meurt…
La Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), institution en charge d’accompagner les adolescents « en danger de délinquance », ressemble de plus en plus à un bateau qui prend l’eau 1. Soumise, parmi les premiers services publics, à la révision générale des politiques publiques (RGPP), vaste entreprise néolibérale de restriction des dépenses sociales et de mise en grilles de l’humain en souffrance, la PJJ connaît un virage répressif inédit. Ainsi renoue-t-elle, suivant des modalités certes différentes, avec une vision déterministe de la délinquance des mineurs telle que le XIXe siècle et l’entre-deux guerres l’avaient connue. La PJJ sans boussole ne sait plus si elle protège ou si elle réexpose à un destin assuré de « fauteurs de trouble » ceux dont elle s’occupe, dans une société où jeunesse rime fréquemment avec dangerosité.