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Les critiques éthiques du diagnostic en psychiatrie ne relèvent pas seulement de divergences sur l’éthique, elles sont consubstantielles de l’opération diagnostique elle-même. Invitant à explorer les principales options des détracteurs du diagnostic en psychiatrie, l’auteur passe en revue ce qui conduit au surdiagnostic, à la surprescription et aux troubles pharmaco-induits, questionne sa scientificité et nous invite à réfléchir à ses évolutions possibles. Le diagnostic éthique serait-il alors un passeport pour l’inclusion ?
Concevoir l’évaluation et l’annonce du diagnostic comme une séquence thérapeutique pour tenter de minimiser l’impact du stress familial et soutenir les processus d’adaptation à la situation de handicap, telle est la démarche clinique de Pediated, le centre diagnostique enfant et adolescent des troubles du spectre de l’autisme de l’hôpital de Versailles. Présentation de ce travail centré sur l’approche systémique.
À travers le cas clinique déroulé ici au fil des pages, Yolande Govindama témoigne de la nécessité de penser un dispositif adapté au cadre de la protection de l’enfance qui tienne compte des effets de la contrainte judiciaire sur l’évaluation, le diagnostic et l’accompagnement thérapeutique. Démonstration.
Comment un psychologue peut‑il procéder à une évaluation sans tomber dans les chausse-trappes que sont le risque d’instrumentation ou encore la visée normalisante ? Si le Code de déontologie des psychologues offre des indications précieuses sur cette démarche d’évaluation consentie par le patient, l’auteur suggère également de distinguer les notions d’évaluation et d’examen proprement dit, et de rendre au psychodiagnostic toute son originalité et sa pertinence.
Dans la clinique de l'enfant et de l'adolescent, quel que soit le lieu de sa pratique. Le bilan psychologique fait l'objet d'attentes diverses mais rarement explicites ni explicitées. La question du diagnostic semble toujours y être inscrite et, d'une certaine manière, celle-ci convoque aussi la perspective pronostique. Est-il possible – de quelle manière et jusqu'à quel point – de répondre à l'un et l'autre des versants de cette demande qui engage non seulement une conception de la psychopathologie infantile, mais également celle des possibilités tout comme des limites offertes par le bilan ainsi pensé ? Les auteurs, psychologues et pédopsychiatres psychanalystes, débattent de cette question autour de la présentation de deux études de cas qui illustrent la manière dont le bilan avec l'enfant et l'adolescent participe aux réflexions de l'équipe chou de tous les intervenants impliqués dans le soin et aide aux prises en charge.
Le TDAH ou Trouble déficit de l'Attention avec ou sans Hyperactivité est le premier motif de consultation en pédopsychiatrie en France et justifie la prescription de dérivés d’amphétaminiques dont on ignore les effets à long terme. Et voilà que pour les adultes stressés, speedés, débordés, et débordant d’activités on parle de TDAH… Comment ce syndrome, si rare il y a trente ans, est-il devenu un problème de santé publique important pour les uns et une fausse épidémie, voire une catastrophe nationale, pour les autres. La polémique intéresse tous les acteurs de la santé mentale mais aussi les professionnels de l'enfance, les parents, les associations d'usagers et maintenant qu'il concerne aussi les adultes tous les citoyens sont potentiellement concernés. Au cœur des enjeux internes à la psychiatrie mais aussi des débats entre les nouveaux acteurs du diagnostic psychiatrique que sont les enseignants, les forums internet et les associations d'usagers, le TDAH interroge l'activisme médical, la place des experts et des classifications, le rôle des médicaments psychiatriques, et leur mésusage, l'importance du contexte psychologique et social…. Enfin le TDAH pose la question de l'influence du discours des neurosciences sur les politiques publiques. Un livre d’utilité publique, très documentée et très lisible, qui devrait devenir la référence sur le sujet.
Ce samedi 22 novembre 2014, l’amphithéâtre
de l’espace
conférences des
Diaconesses, débordant
d’affluence, fut le lieu d’un
copieux défilé de prises
de parole de psychiatres
français qui avaient
également invité Allen
Frances (États-Unis) et Pat
Bracken (Royaume-Uni) à exprimer les raisons qu’il y a
à s’insurger contre la pensée unique DSM.
Avec la classification américaine, le diagnostic d'autisme englobe aussi bien des enfants atteints de la forme la plus grave, que des enfants ayant du mal à entrer en relation avec les autres. Si bien que nous sommes passés de 1 cas pour 10 000 dans les années cinquante, à 1 cas pour 100 ! Catherine Vanier constate chaque semaine dans son cabinet l'immense désarroi dans lequel ce diagnostic extensif plonge les parents. Aussi grave : la querelle des approches. Faut-il consulter un psychanalyste, un cognitiviste, un comportementaliste ? Chaque courant défend sa chapelle, au mépris de la souffrance des familles, à qui il revient d'assumer le choix thérapeutique. Car de nombreux spécialistes, toutes tendances confondues, les renvoient à leur responsabilité, avec toute la culpabilité qui l'accompagne : « si vous privilégiez telle démarche, ne comptez plus sur nous pour suivre votre enfant ! » déclarent-ils en substance. Les parents deviennent littéralement « fous » d'angoisse, victimes d'une double peine : avoir un enfant qui souffre, et être désignés coupables si son état se dégrade ! Face à cette détresse, certains créent des associations, toutes aussi belliqueuses, espérant ainsi apaiser leur souffrance, en vain... A quoi on peut ajouter que les grandes déclarations des politiques sans effets concrets contribuent à ce que les parents vivent un enfer. En croisant analyse et témoignages de parents effondrés, Catherine Vanier n'hésite pas à dénoncer maltraitance, tant des enfants que des parents. Avec ce livre salutaire elle lance un véritable cri d'alarme.
La promesse de bonheur faite aux peuples et aux individus constitue, à l'instar des religions et des idéologies, un opium qui les prive de leur liberté. En les berçant avec la vieille chanson de l'abondance et du bien-être, en les insérant toujours plus dans des réseaux de surveillance et de contrôle au motif de les protéger des risques et des dangers, le pouvoir libéral contraint les citoyens à abandonner leurs libertés publiques au profit de l'automatisme des procédures.
Les nouvelles technologies installent et légitiment un système politique et culturel qui menace la démocratie et favorise l'impérialisme du marché. L'auteur montre comment jour après jour la quantité décide de la qualité. Au nom du bonheur et de la sécurité auxquels les individus aspirent, le pouvoir prescrit un mode d'emploi du vivant qui substitue à la culpabilité fondatrice du lien social, la dépendance à la rationalité des instruments numériques et des procédures normatives.
L'ouvrage soutient que la technique disculpe, qu'elle ne requiert que son exécution, sans états d'âme. Quand la culpabilité passe à la trappe, c'est l'Autre qui disparaît et, avec lui, notre liberté de désirer. En politique comme en psychanalyse un sujet ne saurait exister sans parole, sans autrui. Les changements qui se sont accomplis en psychiatrie depuis une trentaine d'années constituent un bon exemple de la crise des valeurs qui menace l'humanité dans l'homme : les modes d'emplois et les grilles d'évaluation statistiques ont remplacé le dialogue clinique et les récits de vie.
Envisager les symptômes du patient
autrement qu’à travers le seul prisme
du diagnostic et introduire la dimension
relationnelle au cœur de la thérapie ne
permettraient-ils pas au patient de lever
le voile sur une souffrance enkystée et de
faire émerger une autre représentation
de soi ? L’histoire de Sandrine, émaillée
d’hospitalisations en psychiatrie,
de ruptures de lien et de violences auto
et héteragressives vient en témoigner.