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Le sentiment de parentalité et la construction de la famille se fondent
sur l’histoire antérieure bousculée tant de l’enfant adopté que des parents adoptants. Renoncements
réels ou fantasmatiques, pertes, fractures, séparations, abandon…
singularisent la naissance d’une inscription dans un imaginaire familial.
Si l'enfant doit évoluer sur le chemin menant de l'abandon à l'inscription au sein d'une famille, les parents adoptants doivent tout autant suivre un parcours qui constitue un utile temps de « grossesse psychique ». Ce cheminement est-il différent de celui effectué par des parents biologiques ? Quelles spécificités la filiation et la parentalité adoptives présentent-elles ? Que peut nous apprendre une réflexion sur l'adoption, et singulièrement sur l'écart que cette dernière introduit au regard des situations « ordinaires », à propos des rapports de parenté et des processus de filiation ? Comment le débat actuel autour d'un primat à donner à l'un des registres de la filiation - biologique, juridique, psychique - ravive-t-il l'interrogation sur les origines ? Mais aussi quelles seraient les conditions favorables à ce que parents et enfant puissent tisser ensemble la trame commune dans laquelle se réalisera l'ancrage généalogique ? Cet ouvrage se propose de baliser quelques-uns des enjeux de l'adoption, dans des registres tant sociétaux que culturels et psychiques.
Le travail lié au processus de l’adoption est éminemment complexe. Il concerne avant tout la problématique de l’abandon/adoption, l’institution symbolique du sujet par la filiation et la reconnaissance par et pour l’enfant de l’expérience primitive de cet abandon. En définitive, quel roman familial les candidats à l’adoption pourront-ils bâtir afin que l’enfant puisse se construire dans sa nouvelle cellule familiale ?
En liant intégration et estime de soi, parentalité, filiation et vécu de rejet, ou encore blessures de l’Histoire et inscription de la trace, une recherche clinique dans le champ des problématiques migratoires étudie les paramètres influant sur le passage à l’acte de ces jeunes et réfléchit autrement leur délinquance. Les singularités et différences de chacun sont à souligner pour combattre, par là même, l’exclusion.
L’adoption est le fruit d’un processus complexe et conflictuel. Erica Francese explore avec acuité les représentations sociales et les fantasmes qui l’accompagnent, et parfois le polluent, le statut trouble ou ambigu de l’adoptant – oscillant entre la bienfaisance et la rapacité – et la démarche sublimatoire de comblement du vide associé à la question des origines par « un travail d’acculturation ».
Si la question des origines occupe une place centrale dans la structuration de l’individuation et du sentiment d’appartenance, le « récit des origines » devient quant à lui de plus en plus difficile à retracer et transmettre. Le développement de techniques d’aide médicale à la procréation, la complexification des formes familiales ou encore la remise en cause de l’identité sexuelle nous renvoient à cette question fondamentale à l’œuvre et au cœur de ces nouveaux liens de parenté.
La famille est en mutation, et l’évolution des sciences qui permet aujourd’hui de concevoir un enfant hors relations de couple y est certes pour beaucoup. Mais les structures familiales changent également, les familles se recomposent, la parentalité évolue faisant place à des tiers, beaux-parents, parent de même sexe, etc.
La migration impacte et réorganise les relations familiales sur plusieurs générations. Elle est décrite comme un atout, mais malheureusement, le plus souvent, elle est aussi dénoncée comme un handicap. Une recherche récente, ayant donné naissance à un livre*, a permis de repérer six facteurs dans l’histoire de la migration des familles favorisant ou bien limitant le potentiel créatif de la double appartenance.