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Si l'enfant doit évoluer sur le chemin menant de l'abandon à l'inscription au sein d'une famille, les parents adoptants doivent tout autant suivre un parcours qui constitue un utile temps de « grossesse psychique ». Ce cheminement est-il différent de celui effectué par des parents biologiques ? Quelles spécificités la filiation et la parentalité adoptives présentent-elles ? Que peut nous apprendre une réflexion sur l'adoption, et singulièrement sur l'écart que cette dernière introduit au regard des situations « ordinaires », à propos des rapports de parenté et des processus de filiation ? Comment le débat actuel autour d'un primat à donner à l'un des registres de la filiation - biologique, juridique, psychique - ravive-t-il l'interrogation sur les origines ? Mais aussi quelles seraient les conditions favorables à ce que parents et enfant puissent tisser ensemble la trame commune dans laquelle se réalisera l'ancrage généalogique ? Cet ouvrage se propose de baliser quelques-uns des enjeux de l'adoption, dans des registres tant sociétaux que culturels et psychiques.
Les médias en parlaient ; nous y arrivons. Un jugement en cassation a accordé à deux femmes, une Américaine et une Française, la possibilité pour la seconde d’adopter la petite fille de sa femme, confirmant ainsi le jugement qui leur avait été accordé aux États-Unis.
Si la question des origines occupe une place centrale dans la structuration de l’individuation et du sentiment d’appartenance, le « récit des origines » devient quant à lui de plus en plus difficile à retracer et transmettre. Le développement de techniques d’aide médicale à la procréation, la complexification des formes familiales ou encore la remise en cause de l’identité sexuelle nous renvoient à cette question fondamentale à l’œuvre et au cœur de ces nouveaux liens de parenté.
Depuis quelques décennies, en France et en Europe, le modèle familial traditionnel fondé sur un couple composé d’une femme et d’un homme unis par les liens du mariage, et ayant des enfants communs, n’est certes pas contesté, mais ne constitue plus dans les faits le seul mode d’organisation de la vie familiale. Dans un contexte de mutation des modèles, la place faite aux grands-parents, beaux-parents, aux concubins homosexuels est donc en train de se redéfinir. Mais quelle en est l’évolution législative ?
Qu’est-ce qu’un parent aujourd’hui ? Si le cadre juridique permet aux adultes et enfants de se définir comme « père et mère de » et « fils et filles de », la qualité des liens ne peut se déduire de la simple filiation biologique ; la filiation psychique est à prendre en compte. Aussi, la clinique de la parentalité questionne la nature même de la filiation et place « l’intérêt de l’enfant » au centre des débats.
La famille évolue, se diversifie dans ses formes et, de fait, l’intervention sociale en direction de la famille évolue également. Mais dans quel sens et selon quels mouvements ? Bien sûr en essayant de s’adapter à la complexification des problématiques, mais ce n’est pas si simple et les motivations et choix d’orientation peuvent être ambivalents, voire diamétralement opposés. Aujourd’hui, quel visage prend l’intervention sociale et légale et quels en sont les objectifs ?
La famille est en mutation, et l’évolution des sciences qui permet aujourd’hui de concevoir un enfant hors relations de couple y est certes pour beaucoup. Mais les structures familiales changent également, les familles se recomposent, la parentalité évolue faisant place à des tiers, beaux-parents, parent de même sexe, etc.