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À l’heure où diverses méthodes, reposant en réalité sur la suggestion, s’autorisent du scientisme ambiant pour se prévaloir d’une scientificité prouvée, et parfois approuvée par les instances administratives, il paraît utile de revisiter les rapports de la psychanalyse avec la science. Tant Freud que Lacan n’ont pas manqué de s’éclairer des savoirs de ce que ce dernier appelait « les sciences affines » : linguistique, anthropologie, mathématiques, topologie, neurologie... Toutes disciplines susceptibles d’ouvrir le « comprendre-pas-trop-vite » du psychanalyste, tandis que l’ouvrir à bon escient dans la cure relève évidemment d’un art, un « art du bien dire » qui suppose d’être « poète assez ».
Anachronismes conjuguant de concert passé et futur, effets fantômes, éclairs pétrifiés d'éternité : quand le destin se fait pestilence, miasme, contagion, loimos gauchissant les lignées des Atrides ou des Labdacides, voire des cultures tout entières, l'expérience analytique doit repenser la temporalité et l'espace aussi bien que leur solidarité.
Il faut parfois s'armer ici d'un marteau de géologue et être attentif aux formes en acceptant de ne pas faire parler l'histoire plus haut que les silencieux montages destinaux.
Savoir de l'indiciel, du contrapontique et du prodigieux, hérité des chasseurs du néolithique, des augures antiques et des poètes: au-delà des seuls textes freudiens, il s'agit de solliciter aussi d'autres expériences déterritorialisantes, de la mécanique quantique à la biologie.
Dans cette perspective est ainsi esquissée a constellation, peu perceptible encore, d'un entendement conjectural à venir: rythmique de l'ouvert qui inquiète le règne du substantif et les murailles de tant de tribunaux, "vin nouveau" fissurant d'antiques bouteilles.