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Jusqu’au milieu du siècle dernier, les rapports entre les sexes étaient dominés par la logique phallique, dans la société patriarcale : l’homme du côté de l’avoir et la femme du côté de l’être. Cette logique, Freud, s’il en a pointé les conséquences symptomatiques, en est en partie tributaire. Aujourd’hui, après l’enseignement de Lacan, comment se dessine la carte des logiques sexuelles ?
La virilité a été et est encore, dans un grand nombre de sociétés, un élément central de pouvoir ou de domination dans un modèle familial patriarcal, auquel correspond un système étatique tout aussi autoritaire, voire fascisant. De nombreux travaux concernant l’apprentissage de la virilité sont appelés à illustrer, dans ces cas, le rôle déterminant de la famille et des mouvements de jeunesse, des « fraternités », qui exaltent un désir de fusion s’appuyant sur des idéaux virils.
Depuis l’Antiquité jusqu’à aujourd’hui, la virilité n’a jamais cessé d’être explorée par la philosophie et les sciences humaines et sociales*. D’abord associée aux notions de force, de domination, de courage, elle a progressivement intégré, dans son champ sémantique, des vertus psychologiques ou morales. Rapprochée souvent de celle de la masculinité – ensemble de traits attribués aux personnes de sexe masculin –, elle s’en distingue, cependant, par une plus grande visibilité et superlativité.
À travers des études de cas relevant de l’Aide sociale à l’enfance, les auteurs explorent le fonctionnement psychique de nombreux « jeunes des banlieues » à la virilité ostentatoire, manifestant des comportements défensifs destinés à pallier des carences. Le « paraître viril », dans cette perspective, voudrait compenser les failles d’une identification masculine structurante ou, autre hypothèse, constituerait une formation réactionnelle contre le féminin ou le maternel.
L’auteur propose ici des développements subtils croisant les perspectives psychanalytique et anthropologique nourrissant la réflexion sur la dialectique du féminin et du masculin. Cet abord de la virilité dépasse la thèse de « l’anatomie comme destin » et celle de la fécondité comme marqueur de la différence sexuelle. Ses positions s’inscrivent dans le projet de mettre fin à la guerre des sexes.