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L’adoption est le fruit d’un processus complexe et conflictuel. Erica Francese explore avec acuité les représentations sociales et les fantasmes qui l’accompagnent, et parfois le polluent, le statut trouble ou ambigu de l’adoptant – oscillant entre la bienfaisance et la rapacité – et la démarche sublimatoire de comblement du vide associé à la question des origines par « un travail d’acculturation ».
Si la question des origines occupe une place centrale dans la structuration de l’individuation et du sentiment d’appartenance, le « récit des origines » devient quant à lui de plus en plus difficile à retracer et transmettre. Le développement de techniques d’aide médicale à la procréation, la complexification des formes familiales ou encore la remise en cause de l’identité sexuelle nous renvoient à cette question fondamentale à l’œuvre et au cœur de ces nouveaux liens de parenté.
L’histoire de la moitié des familles prises en charge par le service ministériel de protection judiciaire de la jeunesse est marquée par l’émigration. À l’adolescence, période où le jeune, en proie à la question du « Qui suis-je ? », réinterroge les liens de filiation, l’épreuve de l’exil ravive la question des origines et des liens à l’autre, fondements mêmes du sentiment d’existence et de légitimité.