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Nous passons notre vie, écrit Jacqueline Barus-Michel dans son dernier ouvrage L’Énergie du paradoxe,
à « trafiquer » avec nos paradoxes fondamentaux, ces paradoxes « fournissant l’étincelle pour penser
autrement », transgresser les normes… et qui peuvent s’apparenter à « des jeux que la pensée s’offre
à elle-même » ; jeux inépuisables avec les contradictions et les affrontements avec le réel. La richesse
de cet essai et des hypothèses formulées, soulignées dans la rubrique Lire de notre numéro de mars,
est au fondement de ce débat.
Certains films nous offrent parfois des mondes où
l’on aimerait vivre : « J’aimerais vivre dans un fi lm
de Godard, ou de Chaplin, ou dans La Dolce Vita. »
L’identification ici fait un tour sur elle-même.
Généralement, il peut nous arriver de prendre quelques
traits de quelqu’un pour les amener avec nous ; on vient de
voir un film d’espions et, en sortant de la séance, on regarde
autour de soi avec suspicion, ou bien cette jeune femme
qui sort du cinéma et serre son écharpe dans un geste
somme toute innocent, sauf qu’elle vient de voir un film
de Dracula… On prend donc quelques traits et on part avec
cette charge inattendue, mais, lorsqu’on a envie de vivre
dans un film, ce sont ces traits qui nous prennent pour nous
amener avec eux ! Le mouvement inverse est celui proposé
par Tom Baxter – le personnage de La Rose pourpre du Caire,
de Woody Allen – lorsqu’il sort de l’écran et vient vers nous…