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Pourquoi Freud pensait-il qu'il n'était pas le fils de son père ? Et pourquoi est-il devenu complètement indifférent à sa mère, au point de ne ressentir aucun chagrin à la mort de celle-ci et de ne pas assister à son enterrement ? Quels furent les effets du " roman familial " de Freud sur sa vie et son œuvre ? Tous les éléments de réponse étaient là, épars mais disponibles, dans les écrits de Freud, dans sa correspondance, dans les biographies qui lui ont été consacrées. Curieusement, personne ne les avait encore étudiés sous cet angle. Comme si le roman familial de Freud était une " tache aveugle " de la psychanalyse. Gabrielle Rubin, elle, les a patiemment rassemblés. Dans ce petit livre incisif et limpide, construit comme une enquête policière, elle leur donne enfin sens.
Tout enfant, à un moment donné, s'imagine que ses parents ne l'aiment pas suffisamment, ou pas assez bien. Il fantasme alors que ses parents ne sont pas ses vrais parents, qu'il a été abandonné, trouvé, adopté - et il s'en invente de nouveaux, plus valorisants. Tel est le roman familial, qui est probablement la " trouvaille " la plus populaire de Freud, une notion que l'on utilise aujourd'hui couramment en psy, mais aussi en histoire ou en littérature par exemple.
Au sein d’un institut psychothérapique, des entretiens s’engagent entre Paul et sa psychothérapeute. Il présente des symptômes d’ordre psychotique, notamment dans son rapport au corporel. Malgré ses difficultés au niveau de la pensée, Paul tente de construire son roman familial. La mise en mots, la possibilité d’élaborer des représentations et, enfin, de réaménager fantasmatiquement ses liens parentaux permet à ce patient de mettre progressivement du sens là où seule l’angoisse envahissait son espace mental.