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Aller à la rencontre de ceux qui, dans la rue, se trouvent en grande précarité et n’ont pas adressé de demande explicite de soins psychiques implique de la part du psychologue intervenant en équipe mobile psychiatrie-précarité d’adapter sa pratique et le cadre de son intervention. C’est à une réflexion sur ces contours à définir et sur cette nécessaire créativité clinique à faire jaillir que nous invite cette contribution.
Si la psychanalyse repose sur un principe de « bienveillante neutralité », dans certains cas la pratique clinique, même si elle se réclame de la psychanalyse, requiert davantage d’implication du psychologue. En témoigne le champ de l’urgence sociale.
Caminante est l’un des ces jeunes errants qui va d’un groupe à l’autre ou qui voyage
seul avec son chien… Sa rencontre a ouvert une voie singulière de réflexion
sur l’errance envisagée ici comme un aménagement psychique permettant
de rendre moins destructrice une psychose à l’œuvre depuis l’adolescence.
Un autre regard que l’on peut poser sur ces jeunes pour mieux les accompagner dans le « monde » dans lequel ils sont parvenus à s’inscrire.
En avril 1998, Xavier Emmanuelli, président du Samu social de Paris, créait
le Réseau national souff rance psychique et précarité pour venir soutenir
le travail des équipes déjà présentes auprès des SDF… en grande souff rance psychique
et pallier les vides entre la rue et l’hôpital psychiatrique. Sylvie Quesemand-Zucca,
collaboratrice de la première heure, revient sur ce projet où tant les modalités
que les mentalités étaient à modeler !
Comme en témoigne l’adoption du Plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale en janvier dernier, le sort des personnes que les économies
modernes jettent à la rue – hors de leur domicile et, parfois même, hors de leurs frontières – est une préoccupation majeure du gouvernement
de Jean-Marc Ayrault.
La pratique clinique avec les sujets sdf confronte à un phénomène tout à fait particulier : l’incurie. S’enveloppant dans des odeurs, dans des substances corporelles, c’est un « manteau cloacal » qui recouvre alors leur corps et impacte leurs relations. Une confrontation de données psychiatriques, psychodynamiques et anthropologiques, permet ici de mieux comprendre les fondements et rôles de cette « seconde peau ».