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Avec la classification américaine, le diagnostic d'autisme englobe aussi bien des enfants atteints de la forme la plus grave, que des enfants ayant du mal à entrer en relation avec les autres. Si bien que nous sommes passés de 1 cas pour 10 000 dans les années cinquante, à 1 cas pour 100 ! Catherine Vanier constate chaque semaine dans son cabinet l'immense désarroi dans lequel ce diagnostic extensif plonge les parents. Aussi grave : la querelle des approches. Faut-il consulter un psychanalyste, un cognitiviste, un comportementaliste ? Chaque courant défend sa chapelle, au mépris de la souffrance des familles, à qui il revient d'assumer le choix thérapeutique. Car de nombreux spécialistes, toutes tendances confondues, les renvoient à leur responsabilité, avec toute la culpabilité qui l'accompagne : « si vous privilégiez telle démarche, ne comptez plus sur nous pour suivre votre enfant ! » déclarent-ils en substance. Les parents deviennent littéralement « fous » d'angoisse, victimes d'une double peine : avoir un enfant qui souffre, et être désignés coupables si son état se dégrade ! Face à cette détresse, certains créent des associations, toutes aussi belliqueuses, espérant ainsi apaiser leur souffrance, en vain... A quoi on peut ajouter que les grandes déclarations des politiques sans effets concrets contribuent à ce que les parents vivent un enfer. En croisant analyse et témoignages de parents effondrés, Catherine Vanier n'hésite pas à dénoncer maltraitance, tant des enfants que des parents. Avec ce livre salutaire elle lance un véritable cri d'alarme.
Dix ans après la loi 2002-2, qui rénove l'action sociale et médico-sociale, MM la clinique institutionnelle - avec des enfants et des adolescents autistes ou avec ceux, manifestant des troubles du comportement, qui sont accueillis en ITEP (instituts thérapeutiques, éducatifs et thérapeutiques) - est dans la tourmente.
L'évolution législative et réglementaire privilégie des approches s'appuyant sur des méthodes de conditionnement, de dressage ou de gardiennage et des mesures quantitatives au détriment des démarches cliniques issues de la psychanalyse, des pédagogies et des thérapeutiques institutionnelles. Les personnels attachés à la dimension des soins constatent pourtant les bénéfices que ceux-ci apportent aux personnes qu'ils accompagnent sur les plans pédagogique, éducatif, rééducatif, psychologique, psychothérapeutique et psychiatrique, et souffrent de voir leur travail dévalorisé.
Comment aujourd'hui travailler institutionnellement avec les outils de l'éducation spécialisée, auprès d'enfants et d'adolescents autistes et/ou manifestant des troubles du comportement alors que l'évolution législative et la pression des lobbies associatifs imposent leurs contraintes ? L'auteur soutient qu'il subsiste des interstices qui ouvrent des possibilités de faire fonctionner de façon institutionnelle une organisation des soins qui soit bientraitante à l'égard des enfants et des adolescents présentant des troubles psychiques.