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Le libéralisme, la modernisation, la consommation caractérisant nos sociétés contemporaines ont propulsé le règne de l’objet, proposant une offre permanente à chacun, ouvrant l’accès à une « jouissance objectale ». Mais, en cela, elles poussent aussi les sujets vers des comportements addictifs où de nouveaux dispositifs psychiques se mettent en œuvre. Récusant le « Nom-du-Père », repoussant la castration comme manque symbolique visant l’objet imaginaire – le phallus –, ce type de mécanisme est à étudier avec attention.
Longtemps avant la psychanalyse, les hommes avaient coutume d’explorer la psyché, qui demeurait une terra incognita dont l’artiste était, par élection, l’explorateur attitré. L’usage de la drogue, pour certains d’entre eux (tels Gauthier, Nerval, Baudelaire, Jarry et bien d’autres encore), fut un moyen, plus ou moins ludique, d’en découvrir quelques ressorts cachés. Leur ambition était moins de comprendre le fonctionnement de la psyché que de révéler de nouvelles potentialités créatrices. L’avènement de la psychanalyse va déqualifier, voire ramener au rang de puérilité, la prétention du poète à découvrir quelques secrets de la psyché en expérimentant les drogues. Dans ce second article, nous découvrirons l’usage du haschich que firent quelques auteurs du XXe siècle, en l’occurrence A. Breton, W. Benjamin et H. Michaux.
Isam Idris
Psychologue,
Responsable de rubrique
pour Le Journal des psychologues