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À partir de la Gradiva de Wilhelm Jensen et du texte qu’elle a inspiré à Sigmund Freud, on s’interroge dans cet article sur les liens entre délire, rêve et création artistique. Une réflexion qui s’attarde aussi sur les œuvres d’Alberto Giacometti et Auguste Rodin, pour questionner la représentation du mouvement et du vivant, et analyser ce qu’elle révèle de notre rapport à la mort.
Ce que l’on énonce avec sincérité ne reflète pas obligatoirement la vérité. Les notions usuelles de délire, mensonge, fabulation, mythomanie, mauvaise foi qui, bien que convergeant dans la même direction, font appel à différents processus susceptibles de déformer la réalité dans le discours ; ils peuvent s’associer voire s’intriquer, et sont donc difficiles à repérer et à différencier. En voici les contours exposés par l’auteur.
Le langage, même intériorisé, participe à la rencontre mais de manière différenciée suivant la structure de chacun. Aussi, les lignes de passage du langage intérieur vers l’extérieur, et réciproquement, se caractérisent par une tentative de signification, et ce, à travers ce qui fait sens mais aussi non-sens. En témoignent, selon les auteurs, les constructions délirantes, qui peuvent être pensées comme des tentatives de solution afin de donner du sens, mais aussi d’intégrer la parole extérieure.
Si l’aliénation au délire d’un autre est possible – un individu actif transmet un délire « construit et plausible » à un individu « sain d’esprit », passif, qui va adapter ce délire à la réalité –, la mise en commun du délire l’est d’autant. Chacun est contaminé par le délire de l’autre et l’intègre au sien : on parle de « délire à deux ». Mais quels sont les mécanismes de cette psychopathologie et comment fonctionnent les sujets impliqués ? Illustration à partir de l’hypothèse d’un délire à deux à l’œuvre au sein du couple Fourniret.
Le délire de l’enfant psychotique porte sa façon d’appréhender le monde, ses rapports aux autres et ses angoisses. Comment, dans le cadre institutionnel de l’hôpital, inscrire ces enfants dans le lien social, la loi, la norme, tout en respectant leur fonctionnement psychique ? Le cas d’Albert montre combien les soignants sont continuellement partagés, avec cette population, entre le respect des normes sociales et des contraintes institutionnelles, et la singularité des sujets et de leur problématique.