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À la suite d’un accident, d’une catastrophe naturelle, ou encore d’un acte de terrorisme, des traces traumatiques viennent affecter profondément le corps et son image. Quels sont les mécanismes de défense alors mis en œuvre par les victimes pour lutter contre un vécu d’anéantissement ? Des éléments de réponse sont proposés à travers plusieurs exemples de personnes ayant vécu un épisode d’une violence extrême.
La mémoire est à situer également dans son rôle dans la transmission intergénérationnelle. Et se pencher sur cette dimension fondamentale conduit à comprendre la mémoire dans ses distorsions, ses lacunes, ses dérives, ses surgissements imprévisibles, autant que dans ses productions poétiques et ses mystérieuses et fascinantes alchimies.
La perspective neuropsychanalytique tient tout particulièrement compte de l’articulation du soma et de la psyché, des traces mnésiques et de la pensée, dans l’observation des défaillances de la mémoire, de la dégénérescence neurofibrillaire et de l’involution démentielle (marque de la maladie d’Alzheimer). Et s’appuyant sur l’analyse des causalités organiques et psychiques combinées, des effets dévastateurs sur la neurogénèse des états dépressifs, du stress, de l’angoisse, il est possible de proposer des dispositifs de nature à ralentir ces effets et à assurer le meilleur vieillissement possible.
La psychanalyse définit les rapports de la mémoire et de l’inconscient, partie cachée et ignorée de ce qui est à l’œuvre dans les processus organiques, neurologiques. Il s’agit des éléments (perceptions, représentations, images) stockés « dans la cave psychique », interdite d’accès direct, mais fournissant la matière d’un discours interne du sujet. L’inconscient est-il vraiment, comme l’affirme l’auteur, « la mémoire du sujet qui double le sujet et en fait sa marionnette » ? Dans cette perspective, qu’en est-il de l’« inconscient collectif » décrit par Jung ?
Ce dossier sur la mémoire humaine est loin d’être exhaustif et même assez loin d’inventorier, fût-ce sommairement, ce qui a été écrit de plus significatif sur ce thème dans l’optique des neurosciences, de la psychanalyse ou, plus largement, des sciences humaines ou sociales. Néanmoins, il réunit une diversité de perspectives, suffisante pour donner une idée de l’étendue, de la densité, des connaissances actuelles dans ce domaine. Les différentes orientations esquissées ici concourent à dessiner les contours d’une aire d’exploration, non encore totalement défrichée, traversée de divergences, toutefois relatives puisque n’excluant pas des recoupements intéressants et des zones de complémentarité.