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Comment « aller auprès » des familles qui rencontrent des problématiques multiples autour de la naissance ? À partir de son expérience au sein d’une équipe mobile de psychiatrie périnatale, et notamment de son implication dans la mise en place d’un groupe intitulé « les berceuses nomades » auprès de dyades mères-bébés accueillies en foyer de réfugiés, l’auteure insiste sur la nécessité de nourrir la pulsion de vie pour les bébés et leurs parents. Elle témoigne également de la diff iculté de rester soignant dans un milieu aussi hostile que celui engendré par la dégradation actuelle des institutions du social et de la santé mentale.
Participer à un groupe de parole pour les mères en parallèle d’un groupe d’accueil pour leurs bébés, telle a été la proposition d’un service de psychiatrie périnatale d’un hôpital de jour. Les auteures présentent ici l’intérêt de ce dispositif simultané et soulignent combien, dans une période de fragilité ces temps d’accueil favorisent l’individuation de chacun au sein de la dyade mère-enfant, à condition que ces deux espaces aient été pensés et inscrits au sein d’un projet de soin.
Dans son dernier ouvrage, intitulé Clinique familiale et périnatalité, Élisabeth Darchis relate ses recherches sur les effets pré et postnataux provoqués par la naissance d’un enfant sur les membres de la famille et sur l’organisation de celle-ci. À l’aide de nombreuses illustrations cliniques, l’auteur montre combien le temps périnatal est une période fondamentale de transmission dans la perpétuation des générations. Ce temps doit être exploré par une approche groupale afin de constituer une prévention efficace des souffrances individuelles, familiales et sociétales.
Michel Soulé est l'un des pionniers de la pédopsychiatrie en France, l'un des premiers à s'intéresser à la vie foetale. Dans cet ouvrage élaboré à partir d'entretiens filmés avec Sylvain Missonnier, il raconte son itinéraire personnel et professionnel qui l'a amené à travailler avec Serge Lebovici, René Diatkine (les trois mousquetaires de la pédopsychiatrie naissante), Léon Kreisler, Myriam David... Il aborde d'une manière vivante, avec la verve qu'on lui connait, les thèmes qui lui sont chers, la prévention, la périnatalité, le foetus et le placenta, le placement, l'aide sociale à l'enfance, la formation, la psychanalyse... Des textes inédits ou oubliés viennent compléter ce panorama et contribuent à l'effort de transmission qui a toujours animé Michel Soulé.
Le bébé est un « révolutionnaire », sa naissance bouleverse l’ordre établi. C’est le bébé qui fait la famille, c’est le bébé qui transforme un couple conjugal en parents, qui bouscule la fratrie et crée des grandsparents. Sur lui convergent tous les enjeux de la transmission de la vie entre les générations, passées et présentes, mais aussi toute l’attention de chacun.
Un « berceau psychique familial » s’édifie ainsi sur cet axe, fragile, où le bébé se construit dans ses liens, où les familles redistribuent la « carte d’identité » de leurs membres.
Cette « géographie familiale » est largement mise en relief (D. Mellier), notamment grâce à l’apport de l’observation du bébé dans sa famille selon E. Bick. Les processus complexes de liaison sont de manière tout à fait nouvelle analysés avec l’idée d’une « tiercéité précoce » (D. Houzel), tandis que la thérapie familiale psychanalytique recueille et soigne les liens en souffrance dans l’ensemble familial (A. Eiguer).
Dés la vie foetale, le « berceau virtuel » (S. Missonnier) devient bien réel pour les parents. Le miroir familial (P. Cuynet) façonne ensuite l’identité du bébé, tandis que les troubles psychosomatiques (R.-A. Belot) signalent ses souffrances.
L’accompagnement des parents en situation de handicap (D. Candilis-Huisman) témoigne aussi de la fragilité de ce berceau très dépendant de l’évolution de nos sociétés.
Dans les histoires de souffrance familiale, l’approche systémique accorde aussi une attention particulière à chacun des membres, afin de leur permettre d’élaborer et de construire ensemble une issue. Dans le cas clinique qui nous est présenté, c’est un deuil anténatal non élaboré qui a été mis en lumière, et le suivi des séances de thérapie familiale témoigne de la manière dont chacun des membres a pu, à sa manière, retrouver sa place et soutenir cette mère en souffrance, en devenant tuteur de résilience…
Lorsque l’enfant prématuré qui vient de naître est trop faible pour pouvoir déclencher de la préoccupation maternelle primaire, que les machines qui le maintiennent en vie constituent son seul repère sensoriel, une attention particulière doit être portée pour que la mère puisse accueillir psychiquement le bébé et que leur relation puisse néanmoins s’instaurer. Aux équipes de veiller à ce que le bébé devienne sujet de la relation et non pas seulement objet de la médecine.