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Comment les normes sociales relatives à la perte de poids peuvent s’immiscer dans l’idéologie qui sous-tend la prise en charge de patients souffrant d’obésité ? Partant de l’hypothèse que l’accompagnement incarne une forme d’idéologie, les auteurs s’interrogent sur la façon dont un élément extérieur peut venir effracter l’illusion groupale pourtant nécessaire au soin et le sens de ce pôle idéologique. Illustration par l’analyse clinique d’un dispositif groupal à médiation corporelle auprès d’adolescentes en surpoids.
«Si je n’'avais pas ce corps qui me plaque au sol envahi de cette graisse lourde comme un cadavre, je pourrais courir, nager, voyager et pourquoi pas voler comme un papillon débarrassé de sa chrysalide», disait une patiente. Le moi-corps cadavre, prisonnier de lui-même, est une des figures récurrentes de la vie fantasmatique inconsciente des obèses, comme si le dépassement outrancier des limites de leur propre peau masquait la réalité d’'un long trépas programmé. Le suicide mélancolique vise à suivre l'’objet perdu dans une mort au sein de laquelle il ne pourra se dérober. L’'obèse suit l’'objet en le dévorant, le préserve en l’'enkystant, le détruit en l’'étouffant. Il fait le mort en ensevelissant un corps qu'’il a préalablement tué. Aliéné à une recherche dont il ignore le but, il oscille entre la quête d’'une satisfaction orale primitive et celle d’un objet toujours gratifiant, qu'’il voudrait intégrer à son corps en le détruisant. «La où était le Ca, le Moi doit advenir», écrit Freud à propos du chemin analytique de la névrose. Le pari thérapeutique pour nos patients pourrait être celui-ci : «Là où était l'’empreinte de l'’objet oral – en creux ou en excès –, le moi-sujet doit advenir. Un moi libéré du corps de l’'autre.»
La chirurgie bariatrique est une intervention
lourde qui suppose d’être capable ensuite
d’opérer une modification radicale de
son comportement alimentaire, et qui vient
bouleverser l’image corporelle. Aussi, lorsque
le patient est un adolescent, comment
l’accompagner à mûrir un tel projet ? Décrypter ce
qui se cache derrière la demande et son urgence
permettra d’engager un travail sur l’ambivalence
et la frustration, tant du jeune que de ses parents
ou des professionnels qui le suivent.
Petits kilos superflus, surpoids… obésité… Les solutions pour les pallier,
et notamment les régimes, peuvent parfois avoir des conséquences
catastrophiques. Entendre la personne obèse et son histoire est
un préalable pour pouvoir travailler les raisons de cette mise en expression
de son insécurité intérieure.
Questionner l’énigme entre le désir et la pulsion… et faire émerger un savoir nouveau jusqu’alors enfoui ! Si tel est l’enjeu de la psychothérapie analytique, il trouve tout son sens avec l’histoire de Dominique, un adolescent amené à consulter parce qu’il mange pour deux… ou trois… Reste à découvrir ce qui… et qui… se cache derrière ses kilos en trop !
L’obésité constitue aujourd’hui un enjeu majeur de santé publique. Mais la corpulence des individus est un caractère physique très particulier, mêlant étroitement des questions de santé et d’apparence et dont la perception varie fortement entre les groupes sociaux, et entre hommes et femmes.
Au cours d’un travail de psychanalyse de groupe avec des patients obèses, des phénomènes transférentiels peuvent être captés dans le corps du thérapeute qui devront être symbolisés dans le travail thérapeutique. D’où l’importance de l’aménagement d’un cadre propice à l’accueil de ces mouvements, notamment par la composition d’une équipe de cothérapeutes.
Comment expliquer la genèse de certaines formes d’obésité ? Une solution, envisager une nouvelle approche directement inscrite dans le prolongement des travaux de Donald W. Winnicott sur l’importance de l’environnement dans l’élaboration des troubles ultérieurs : le « gavage psychique ».
Extraire un enfant de sa famille pendant quelques mois pour lui permettre d’engranger des changements de comportements qui l’aideront à stopper sa prise de poids bouleverse inévitablement l’équilibre systémique familial. Un travail psychique groupal peut être proposé parallèlement aux parents pour préparer le retour à la maison, un dispositif singulier où ils pourront déposer leur angoisse, leur culpabilité ou encore travailler sur un narcissisme abîmé…
L’abord du surpoids ou de l’obésité par le truchement du surmoi freudien répond à une clinique largement rencontrée à tout âge. Il fournira ici le fil rouge de la réflexion.