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Les mots voyagent, les concepts résistent
Parler du voyage des mots d’une langue savante à une langue profane ou encore d’un champ épistémique à un autre est ici une invitation à revenir sur certains points de l’histoire et de l’actualité des épistémologies dans le champ de la philosophie classique et des sciences humaines. Une façon de relire le relatif déclin des modélisations structuralistes et le triomphe d’une volonté d’athéorisme dans les mondes de la psychiatrie.
Les mots du racisme
À partir de deux situations cliniques, les auteurs proposent une étude du sens des énoncés, des mots et des silences de leurs patients autour des vécus de discrimination et de racisme. Cette approche les conduit notamment à interroger l’empreinte et l’insu des fantasmes collectifs refoulés. Comment envisager ces enjeux dans la clinique pour accompagner les patients et les aider dans leur souffrance ? C’est la réflexion qu’ils nous invitent à mener.
Malléabilité linguistique, sécurité affective et processus d’acculturation
À partir d’un cas clinique, l’auteure illustre ici le potentiel thérapeutique du plurilinguisme, et notamment son caractère adaptatif dans le cadre d’un parcours migratoire. Ce parcours, c’est celui de Ling, une jeune patiente chinoise suivie pendant plus de quatre ans, et pour qui le recours à sa langue maternelle, mais aussi à l’anglais et au français à des temps précis de la thérapie, a permis d’engager une nouvelle dynamique dans les échanges et de pouvoir ainsi poser des mots sur son histoire.
Petite réflexion sur le langage. Ce que nous apprend la clinique auprès des enfants sourds
Comment aborder le monde qui nous entoure, penser la complexité des relations humaines, lorsque les mots font défaut ? En partant de sa clinique auprès des enfants sourds scolarisés dans un établissement spécialisé, l’auteure interroge les fonctions du langage : outil de communication, mais aussi support de la pensée et élément indispensable à la mise en sens, à l’élaboration psychique. Observant que le retard de langage oral ou signé peut impacter ces dimensions, elle souligne l’importance d’un accès précoce à la langue des signes pour pallier cette absence de mots.
Conte sur moi… Des mots au récit de l’acte criminel à travers l’art
S’il est souvent proposé aux auteurs d’actes criminels de mettre en récit les violences commises, le clinicien, tel un passeur, favorise la mise en mots et la parole afin que le sujet détenu puisse se réapproprier autrement son histoire, se réinventer. Tout comme l’art qui trouve son origine dans la sublimation, cette transformation des émotions en mots peut être conçue comme un acte créatif. En prenant appui sur différentes situations, l’auteure nous propose ici des pistes de réflexion pour considérer ce parallèle entre violence, acte créatif et place des mots.
Les mots dans la douleur
Dans le cadre de la maladie, lorsque les maux s’expriment, les mots peuvent, quant à eux, être parfois plus difficiles à poser. Comment, alors, aider ces patients ? Comment, lorsque la pensée opératoire fait obstacle à la quête de sens, l’étayage d’un Moi-peau défaillant et le tissage d’une « peau de mots » permettent-ils une élaboration psychique de la douleur ? Dans cet article, l’auteure nous invite à observer les stratégies thérapeutiques adoptées dans le suivi algologique d’un patient présentant une dépression masquée.
Les identités plurielles
L’École de psychologues praticiens organise à Lyon, les 6 et 7 juin prochains, un colloque qui se veut pragmatique et scientifique pour penser l’avenir des psychologues et de la psychologie. L’occasion de réunir représentants d’organisations, universitaires et acteurs de terrain pour évoquer les enjeux auxquels la profession, du fait de sa « pluriversité » et de ses identités plurielles, a à répondre pour évoluer.
Bulle de nostalgie : rester pop
Le déni des souffrances psychiques à Mayotte
Tiraillés entre les cultures comorienne, mahoraise et française, mais aussi entre tradition et modernité, certains jeunes mahorais sont en perte de repères identitaires, familiaux et sociétaux. L’auteure met ici en lumière les problématiques psychiques de ces jeunes qui évoluent dans un contexte socioculturel particulier où la culture du déni des souffrances psychiques semble instituée comme mécanisme de défense contre la dure réalité de leur vie.