Dossier : journal des psychologues n°257
Auteur(s) : Bonardi Christine
Présentation
Représentations mentales et sociales, jugements de valeur, croyances… le « terrorisme » nécessite d’être défini, analysé, mis en mots et en sens pour contenir l’angoisse qu’il provoque et limiter sa capacité d’emprise.
Mots Clés
Détail de l'article
Bombes, attentats, morts, extrémisme, peur, kamikazes, Ben Laden, Al Qaida… autant de termes familiers pour évoquer le phénomène terroriste et dire le caractère extrême d’une violence qui s’expose et s’impose comme constitutive de notre monde quotidien. Avec, en toile de fond, le déploiement des actes de terrorisme constatés lors des événements du 11 septembre et de Madrid, la seule mention de « terrorisme, terroriste » nous impose des images de réseau structuré, aux ramifications mondiales, de groupements plutôt islamistes que irlandais ou basques, usant de procédés spécifiques (bombes, voitures piégées, otages…), et provoque un sentiment d’insécurité permanent lié à notre désormais statut de cibles ou victimes potentielles.
Les jugements portés sur le terrorisme expriment plutôt un rejet ou une condamnation, notamment, mais non exclusivement, au nom de valeurs morales fondamentales (liberté, démocratie…), de normes sociales de conduite (pas de crimes ni de mise en danger d’innocents…), de préceptes religieux (aimer son prochain, bannir toute idée de vengeance…). De telles réactions ont pour corollaire, voire pour fonction, une mise à distance de l’autre, d’autant plus étranger qu’il est violent et dangereux, incompréhensible dans ses actes ou ses revendications. Notre paysage social s’en trouve, d’une certaine façon, clarifié : de quelque côté que l’on se trouve et quels que soient les référents évoqués – culturels ou religieux (Occident contre Orient ; islam contre catholicisme ou judaïcité…), archétypaux (barbares/civilisés…), « raciaux » (Arabes/Blancs), idéologiques, etc. –, il y a toujours, au bout du compte, le camp du bien (assimilé pour nous aux nations occidentales dites « civilisées », et pour les terroristes à celui de la « vraie foi »), et celui du mal (réseau terroriste mondial, « axe du mal », pays-refuges versus nations occidentales, « le grand Satan »).
Cette conception positive du soi, opposable à celle, fortement négative, de l’autre, légitime les jugements, donne valeur et pertinence aux positions défendues et, par conséquent, justifie aussi tout acte de « défense » ou de protection contre un ennemi identifié et circonscrit. Ce « portrait-robot », finalement assez sommaire, du terrorisme, a pourtant aux yeux des populations une certaine valeur, par sa logique implacable, par les liens tissés entre les éléments qui le composent ainsi que par sa forte teneur affective. C’est à diverses sources informatives, notamment médiatiques, que nous puisons la matière pour construire de tels portraits, qui constituent nos conceptions des phénomènes collectifs, événements sociétaux, actes personnels ou groupaux. Et c’est justement parce que ces portraits établissent notre réalité quotidienne que la psychologie sociale s’est intéressée de près à ces constructions ou représentations sociales.
Des communications aux représentations sociales
Pour Serge Moscovici (1961, 1976), pionnier des travaux sur les représentations sociales, tout débute dans le bouillonnement et la variété des communications qui sont une des caractéristiques fortes des sociétés humaines fondées sur la diversité des relations entre individus, groupes ou collectivités. Cependant, en regard de nos compétences cognitives à traiter de l’information, mais aussi de nos préférences, expériences ou intérêts personnels et groupaux, cet environnement communicationnel est trop vaste et trop riche, donc nécessite filtrage, tri et adaptation des informations qu’il contient.
Ce processus aboutit à la construction, à la fois individuelle et collective, d’une représentation associée à un objet. On peut ainsi considérer toute représentation sociale comme une grille de lecture destinée à penser l’objet : elle contient un certain nombre d’éléments disparates (opinions, images, croyances, évaluations…), mais articulés les uns aux autres, fédérés en un système cognitif ayant sa logique et son langage propres (Moscovici, 1973). Cette structure apporte une connaissance pratique permettant d’organiser et de maîtriser l’environnement et servant de guide aux conduites.
Pour comprendre en quoi et pourquoi de telles constructions sont indispensables au fonctionnement de l’être humain, il convient de détailler davantage le processus qui nous entraîne vers la fabrication de ces représentations.
Concernant le terrorisme, le cas le plus typique d’élaboration d’un sens commun puis de représentations sociales diversifiées est celui de la série d’attentats qui ont eu lieu aux États-Unis le 11 septembre 2001. Le moment même où se déroulent les faits constitue toujours pour nous le point zéro de la circulation d’informations, de la compréhension et l’explication du phénomène, de l’événement ou de l’acte ; au mieux, nous en sommes les spectateurs. Habituellement, il incombe aux médias de relayer l’information nouvelle, ce qu’ils font de diverses manières.
Toutefois, le cas qui nous occupe ici est particulier à cet égard : l’ampleur de l’événement a, dans un premier temps, mis en état de sidération et rendu impuissantes toutes les strates de la société américaine, médias compris.
Le vide communicationnel tient au caractère sans précédent et à la nature extrême de l’événement ; il est donc dépourvu de sens dans l’immédiateté de sa survenue.
Anne Batestini (2002, pp. 68-74) note que les « Unes » de la presse américaine au lendemain du 11 septembre 2001 peuvent se résumer à de gros titres (« Our World is Changed » pour The Gamecock ; « Unimaginable » pour le Daily South Town ; « Unthinkable » pour The Register Guard et The Salt Lake Tribune) assortis d’images spectaculaires mais peu variées (avions percutant les tours, flammes et effondrements). L’actualité vient de basculer brutalement, l’événement est hors normes et, encore à ce moment-là, impensable et impensé. C’est donc la société américaine tout entière qui est dans l’obligation de construire un sens nouveau. Les médias ne peuvent par conséquent assumer à eux seuls le poids d’une construction explicative ni prendre le risque d’une diffusion d’informations précises et ciblées (sur les auteurs des attentats, leur organisation, les raisons de ces actes…), alors qu’ils vivent en même temps que toute la population le choc consécutif à l’événement. La tragédie vécue est du coup la seule réalité possible à afficher et sa reprise en boucle participe plutôt du renforcement de la mémoire de ce qui vient de se passer que de la mise en place d’une grille analytique des faits.
Toute la société est dans une impasse communicationnelle et explicative, car aucune logique cognitive ne permet d’accepter ces faits exceptionnels ni a fortiori de leur affecter un sens. Pour que ce sens émerge, il faudra d’abord rechercher les intentions derrière les actes (« Who Did It ? » titre le Stagit Walley Herald ; « What Now ? » propose The Decatur Daily). Mais, les points de repère manquent, l’ampleur de la tragédie ne permettant pas de l’inscrire dans une logique humaine acceptable (Pioneer Press : « Beyond Belief » ; The Stat Ledger : « Terror Beyond Belief »), et le sentiment d’impuissance à comprendre et à réagir est unanime. Tous, journalistes compris, sont de simples spectateurs impuissants, stupéfaits et concernés certes, mais dépourvus de moyens d’action comme de base de réflexion. Pour que cette société parvienne enfin à penser l’impensable, il faudra un guide, une parole autorisée indiquant une voie analytique à emprunter afin de « rationaliser » l’événement. Puisque les attentats remettent en question certaines conceptions et valeurs chères à la société américaine, ce rôle de guide et de référence reviendra de facto à son président et les médias relayeront comme en écho ses dires fédérateurs (The Sacramento Bee : « Bush vows to punish “Evil” acts of terror » ; Seattle Post Intelligencer : « None of us will ever forget » ; Austin American States Man : « Our nation saw evil »). Ainsi sera scellée l’union de tous – Américains et plus largement peuples des nations dites « civilisées » – autour d’une valeur forte : l’archétypale et universelle liberté qui vient d’être bafouée, prise en otage (Times Union : « Freedom under siege ») par des actes d’une extrême violence et qu’il conviendra de restaurer par tous les moyens possibles.
À partir de ce moment, le blocage communicationnel est levé et les médias peuvent jouer un rôle actif, proposer des images plus diversifiées (photos de victimes et de sauveteurs affichant, pour la plupart, stupeur, consternation, souffrance ou tout simplement peur), des témoignages nombreux, des renseignements plus riches et, au-delà, peuvent enfin esquisser des explications, relayer diverses propositions d’action ou de riposte, etc. Ce mouvement sociétal est intéressant parce qu’il montre au mieux la création d’un sens commun, collectif, partagé quasiment par tous et à retentissement mondial, puis, dès que le quota d’informations est suffisamment significatif et que les savoirs se sont diversifiés, c’est-à-dire qu’il y a eu « dispersion » de l’information (Moscovici, 1961, 1976), le passage possible vers des représentations sociales différenciées qui deviendront la réalité de l’objet pour la multitude des groupes sociaux qui nous servent de référents.
Formation d’une représentation sociale
Du côté de cette nébuleuse que l’on nomme le « grand public », les multiples messages reçus sont réinterprétés ou reformatés au sein de chaque groupe, de chaque microstructure sociale (famille, travail, quartier, village…), et enrichis de témoignages personnels, d’expériences, de principes et d’idées, mais aussi de « on-dit », suppositions, interprétations, etc. Ce fonctionnement dynamique obéit à une nécessité, car les réactions suscitées par les attentats ne pourront être pleinement comprises et acceptées qu’à partir du moment où chacun disposera pour son propre compte d’une représentation sociale de l’événement, cohérente et congruente avec les expériences antérieures.
Pour que ces représentations se mettent en place, mais aussi pour qu’elles puissent évoluer au fil du temps ou des événements, quelques jours après le 11 septembre, il y a déjà abondance et diversité de l’information circulant dans le corps social. Dès lors, chacun peut sélectionner, dans ce vaste ensemble, les informations, connaissances et évaluations qui font immédiatement sens pour lui. Cela consiste, d’une part, à privilégier certaines informations au détriment d’autres, d’autre part, à les dissocier de leur contexte social initial – beaucoup trop complexe et intriqué pour qu’en émerge une compréhension claire –, enfin, à réajuster et redistribuer les rôles des éléments sélectionnés : certains deviendront plus importants ou acquerront un sens plus fort que celui qu’ils avaient à l’origine. Bref, il y a « focalisation » (Moscovici, 1961, 1976) sur certains aspects de l’objet. Cette opération s’effectue à partir d’une trame de connaissances, de références et de valeurs que l’on partage avec d’autres et en pensant aux futurs échanges que l’on aura avec eux. Cette forme de « pression à l’inférence » (Moscovici, 1961, 1976) permet à chacun de combler les lacunes dans le savoir en reconstruisant une cohérence socialement fondée.
L’ensemble des informations retenu in fine sera constitué d’images concrètes signifiantes, faciles à concevoir et à manipuler, d’explications simples et de partitions du monde suffisamment épurées pour guider des préconisations ou des intentions d’action. Les distorsions qui caractérisent ce que Moscovici nomme un processus « d’objectivation » des connaissances font que l’on perd en richesse informative ce que l’on gagne en compréhension de l’objet. Mais l’efficacité concrète dont disposera cet ensemble d’éléments liés en un tout cohérent passe par son positionnement au sein du système de valeur que possèdent les personnes : on « ancre » la représentation dans ce système en comparant les éléments qui la composent avec ceux qui forment le stock des catégories familières et fonctionnelles déjà acquises. Pour S. Moscovici (1961, 1976), c’est avec ce processus d’ancrage que s’achève la création ou la transformation d’une représentation sociale : l’objet a trouvé une insertion sociale qui permet sinon de le rendre familier, du moins de mieux le comprendre. Il est alors possible de « vivre avec » le terrorisme, d’agir ou de disserter avec d’autres sur lui, de communiquer autant que de besoin à son sujet et d’intégrer tout nouvel épisode ou information au sein de la structure représentationnelle de base. Ce processus de création s’accomplit en fait sans beaucoup de peine et sans travail d’expertise puisque les connaissances qui composent la représentation peuvent être très sommaires, très partiales ou très orientées. Leur vraie valeur réside moins dans leur vérité ou leur justesse que dans leur efficacité. À partir du moment où une représentation est installée, elle fonctionne de manière autonome et se sépare de la réalité qui l’a suscitée, autant pour permettre de maîtriser diverses catégories de situations que pour servir de base aux actions. Cependant, ces représentations, participant d’une expérience collective et de connaissances antérieures, peuvent éveiller d’autres représentations, formant de la sorte un réseau. Ainsi, évoquer le terrorisme ou les terroristes peut déboucher sur des représentations en rapport avec la nation américaine, les valeurs occidentales... et permettre, de ce fait, l’expression d’opinions parfois tranchées et de jugements plus ou moins stéréotypés. Ainsi, comme en retour, ces représentations viendront enrichir, voire infléchir, le flux communicationnel proximal ou sociétal. Cette dynamique communication/représentations sociales permet un incessant travail de reconstruction de la réalité quotidienne ; reconstruction dans laquelle tout individu est acteur, participant actif qui remodèle et catégorise les informations dans le contexte de ses relations avec les autres individus à propos d’objets socialement importants pour lui. On notera donc que l’une des caractéristiques essentielles des représentations sociales tient à leur efficacité dans la dynamique sociale : les relations entre individus favorisent la convergence des idées, le partage des représentations. Mais les dynamiques sociétales (techniques, idéologiques, politiques…) agissent également sur les conceptions individuelles. La position d’une représentation sociale n’est donc ni entièrement du domaine social ni totalement du domaine individuel ; elle est à la fois une création sociale et personnelle, le processus et le produit d’une élaboration psychologique et sociale du réel (cf. encadré ci-dessous).
Portrait d’ensemble
Revenons une dernière fois au terrorisme et aux représentations qu’il suscite. Toujours en devenir, en chantier, du fait de nouveaux événements ou de rebondissements événementiels, mais en même temps connectées au passé comme à l’existant, les représentations sociales constituent finalement un point de référence durable, constitutif de notre identité sociale. Au fur et à mesure, les données relatives au terrorisme sont livrées et connues, reprises sous des angles divers, accumulées en volumineux dossiers de presse ou synthétisées sous des appellations et slogans imagés.
Petit à petit, les protagonistes en présence se dévoilent et acquièrent une visibilité, jusqu’aux terroristes eux-mêmes, pour qui les médias constituent une scène où déployer leurs propres communications et revendications. Divers groupes et personnages publics, notamment les dirigeants des grandes nations et les spécialistes de la « chose » terroriste ou de la criminalité organisée, s’attachent à faire valoir leurs arguments et à exposer leurs analyses. Enfin, les médias eux-mêmes, tout en procurant aux autres la meilleure scène et l’audience nécessaire pour capter l’attention du plus grand nombre, créent et mettent en scène les événements, diffusent autant qu’ils construisent des explications et sont passés maîtres dans l’établissement de correspondances entre événements présents et passés ou localisés ailleurs dans le monde (ce fut le cas, entre autres, pour l’explosion de l’usine Azf à Toulouse, le 21 septembre 2001).
De la sorte, les connaissances et les explications de tout événement ou phénomène en viennent à paraître s’enrichir d’elles-mêmes petit à petit et à tenter d’imposer une forme de raisonnement qui conduit à rattacher – à l’image du célèbre effet papillon – chaque événement « suspect » qui se produit en un point quelconque du globe (attentats de Bali, snipper de Washington, cargo français au Yémen, etc.) est lié à l’épisode marquant du 11 septembre autant que faire se peut et aussi longtemps que l’explication ainsi mise en place tient face aux faits eux-mêmes.
Pourtant, si les médias créent l’événement, voire en proposent leurs propres représentations, au bout du compte, celles que différents groupes adoptent s’avèrent différenciées puisque nourries d’autres paramètres de la vie personnelle et groupale. Si les médias, et les politiques à travers eux, prennent bien pour cible une opinion publique indéterminée, qu’ils se proposent d’orienter, de diriger, voire d’influencer, ils atteignent en réalité non une masse, une foule, un peuple, mais une multitude de groupes aux intérêts et orientations assez éclectiques et, finalement, les pressions et l’influence exercés se trouvent avoir un pouvoir différencié suivant la nature de ces groupes sociaux. C’est là l’une des forces des représentations : leur ancrage groupal ; c’est aussi l’une des conditions de leur pérennité.
Mais, paradoxalement, les représentations, une fois établies, vont constituer l’une des bases les plus solides de la « réputation » que le terrorisme a peu à peu acquise, comme un droit de cité au cœur même de nos sociétés. D’un côté, il y a certes l’adversaire terroriste qui est décrété à combattre, ses moyens d’action concrets et ses canaux de communication qui sont identifiés (par exemple, la chaîne tv Al Jazira), les émotions négatives qu’il suscite (peur, colère, dégoût…), que l’on peut à bon droit exprimer, les explications et analyses reconnues et légitimées.
De telles représentations permettent à la population de faire face au phénomène, de « vivre avec », plutôt que de se laisser submerger par une peur viscérale, primitive et constante. L’équilibre, bien que précaire, peut ainsi être maintenu à travers une vision positive de soi en tant qu’individu, groupe, culture ou société s’opposant à un ennemi plus ou moins diabolisé ou déshumanisé. De l’autre côté, les représentations sociales du terrorisme et des terroristes contribuent à leur donner une visibilité, une reconnaissance et une crédibilité tout à la fois. D’une certaine manière, ils sont devenus, à nos yeux et à travers nos représentations, ce qu’ils ont voulu être, à savoir des sources crédibles de menace et de peur. À ce titre, les représentations sociales participent de et à cette logique de la terreur, devenant alors aussi des outils au service de la cause terroriste. En effet, la récurrence des actes de terrorisme fait que cette réalité-là se nourrit de l’incessant débat d’idées, des confrontations de points de vue, explications ou analyses de tous ordres, tout autant que des redites périodiques que les médias nous présentent en même temps que des images à forte intensité. À tous ces titres, le terrorisme tel que représenté fait désormais bel et bien partie de notre réalité collective. ■
La représentation sociale du terrorisme à travers quelques données de rechercheL’immédiate disponibilité en mémoire de nos représentations sociales permet d’effectuer des recherches sur une base méthodologique relativement simple. Nous proposons ici un bref aperçu de quelques données obtenues dans le cadre du laboratoire de psychologie cognitive et sociale de l’université de Nice Sophia-Antipolis.
3. Éléments centraux de la représentation sociale du terrorisme en Grèce et en France (Dayez et Pollez, 2004 ; Peraki, 2004 ; Reiss, 2005).
En 2004, pour la France et la Grèce, la représentation sociale du terrorisme englobe des éléments qui témoignent de la mémoire des événements du 11 septembre à travers des lieux et différents protagonistes, mais le registre émotionnel est aussi très fort (terreur, violence, peur) et se maintient en France dans l’enquête de 2005.
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