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Pour quelles raisons des centaines de jeunes Français ont-ils été attirés par le djihad ces dernières années ? Sur quel terrain sociopsychologique cette idéologie mortifère a-t‑elle pu prospérer ? Le psychanalyste Olivier Douville a reçu dans son cabinet plusieurs jeunes, garçons et filles, tentés par un départ en Syrie pour y rejoindre une organisation djihadiste. Il évoque ici leurs échanges, et les réfléxions qu’ils lui ont inspirées.
Du côté des rescapés d’actes terroristes, la violence extrême ébranle littéralement le socle identitaire. En miroir, s’incarnant dans la figure du terroriste, celle du mal absolu, elle éveille, chez la victime, une agressivité désespérée et virulente. Le travail psychique à mener auprès de la victime consiste à déconstruire cette violence extrême afin de demeurer inscrite dans l’humanité.
La radicalité désigne un cadre de pensée, un processus psychique de rigidification et une recherche de ligne directrice de vie, simplifiée. Elle se transforme en idéologie plus facilement admise et intégrée lorsque le sujet traverse une période de vulnérabilité, où le manque de repères, la perte du sens de la vie, le délitement du sentiment d’affiliation, le poussent vers une nouvelle quête existentielle.
Pourquoi devient-on violent ? Les réponses sont multiples et complexes : pour exister à titre individuel ou groupal ; pour s’opposer à un ordre établi, vécu comme persécuteur ; pour structurer une vie intérieure mise à mal par des blessures narcissiques ; pour l’agir signifiant ce que le dire ne peut élaborer. Parce que la violence fascine et, parfois, devient un objectif identitaire.
Depuis 2014, l’Association française des victimes du terrorisme propose des séjours thérapeutiques à l’attention de victimes – adolescents et adultes –, ayant été impactées par un acte de terrorisme et ayant développé un syndrome psychotraumatique. Mais les attentats de Nice, le 14 juillet 2016, ont conduit à étendre ce dispositif pour des enfants âgés de six à douze ans. Présentation du Projet Mimosa.
Engagé depuis de nombreuses années dans une dénonciation des failles de nos sociétés néolibérales qui ont mené à ce qu’il appelle une mise « sous curatelle technico-financière » des peuples, Roland Gori, dans son dernier ouvrage, insiste plus particulièrement sur le vide spirituel et culturel qu’engendrent de telles sociétés, et sur le risque de le voir comblé par les doctrines terroristes. Une nouvelle révolution symbolique qui passerait par une réhabilitation sociale et sacrée de l’art pourrait-elle les contrer ?
Qui dit « progrès » suppose une avancée vers un but, avec l’idée d’aller vers un monde meilleur. Les découvertes scientifiques fondées sur l’usage de la raison ont pour objectif d’apporter les moyens d’y parvenir. Les règles morales et religieuses sont censées promouvoir une organisation sociale harmonieuse. Les libertés démocratiques visent à libérer les gens des pouvoirs autoritaires et des contraintes établies.
Les attentats de 2015 ont pris un sens particulier dans la subjectivité des personnes âgées, réactivant parfois d’anciens traumatismes ou rappelant la réalité de la mort. Ce qui n’a pas manqué d’engendrer beaucoup d’angoisse. C’est dans l’après‑coup que la mise en mots des affects a été possible, comme en témoignent ces résidents fortement impliqués dans les espaces offerts à l’expression de chacun.
Se pencher sur la « guerre des subjectivités en islam » implique de mettre en perspective les processus qui ont conduit à l’éclatement de sa structure millénaire et à la production des subjectivités antagonistes que l’on connaît aujourd’hui. Un regard sur notre monde, complexe, où coexistent des idéologies négatrices de l’altérité et du réel, qui se doivent d’être combattues, avec d’autres qui jouent un rôle important dans le développement de la civilisation. Que serait une humanité qui n’aurait plus d’idéologie ?
Une idéologie tend à se définir communément comme un corps de pensée qui oriente des comportements individuels ou collectifs et qui organise le rapport de chacun à ses conditions d’existence. Si, aujourd’hui, l’idéologie est souvent confondue avec l’extrémisme, ne perdons pas de vue que notre monde actuel est composé d’idéologies diverses et multiples qui nous ont construits et que nous appartenons tous, au moins, à l’une d’entre elles.