Collectif
Informations sur le livre
Editeur : Éditions Springer
Année de parution : 2007
ISBN : 1639-8319
Nombre de pages : 110
Mots Clés
Présentation de l'éditeur
Ce texte a pour dessein de préciser l’expression d’anthropologie clinique. Il retrace l’émergence du courant anthropologique en psychiatrie et psychologie clinique. Le courant anthropologique traverse aujourd’hui les diverses disciplines que sont l’anthropologie philosophique, l’anthropologie médicale, l’anthropopsychiatrie, la psychologie anthropologique et l’anthropologie clinique. Après une délimitation conceptuelle et historique, la pensée du psychiatre et philosophe Ludwig Binswanger est brièvement présentée. Il fut le premier à introduire, en 1930, la voie de recherche anthropologique en psychiatrie, en insistant sur les différences d’a priori entre homo natura et existence. Enfin, est esquissé le développement du projet d’une anthropologie phénoménologique en Europe, avec la mention de grands philosophes et psychiatres de la deuxième partie du XXe siècle.
Notre avis
Les psychologues et les psychiatres se réclament de plus en plus de l’anthropologie. Mais que recouvre ce terme au regard de la clinique et de la psychopathologie ? Son projet, du moins tel qu’il est énoncé dans ce numéro spécial de la revue PSN, est de considérer l’homme dans son expérience de vie plus que dans ses fonctions, dans une approche intégrative des modèles qui, malgré les apparences, ne s’excluent pas automatiquement les uns par rapport aux autres. Ces « jalons » sont éclairés ici par la phénoménologie à partir du colloque sur l’anthropologie clinique qui s’est tenu à Lausanne en novembre 2005 sous la direction de Nicolas Duruz et Raphaël Célis.
Le présent recueil a pour ambition de donner un cadre détaillé à cette anthropologie, à partir notamment de l’œuvre de L. Binswanger, fondateur de la psychiatrie phénoménologique et dont un certain nombre de lignes directrices sont ici reprises par Jacques Schotte.
Au-delà de ce cadre, la rencontre entre psychanalyse et phénoménologie dans ses points de divergence, mais aussi de convergence, est ici illustrée à partir de travaux sur le rêve (H. Maldiney, M. Schneider), la question transférentielle est abordée sous l’angle d’un espace porteur de la cure (C. Gros) et dans ses articulations avec la notion de compréhension (F. Madioni). La confrontation de la clinique au biomédical ainsi que des apports mettant en perspective la clinique et l’apport des sciences humaines y sont également abordés, notamment en considérant la dimension politique du social et de ce qu’elle implique comme difficulté pour tout un chacun de survivre dans un environnement où l’accès au statut de personne est de plus en plus problématique.
Nicolas Duruz fustige avec bonheur la fragmentation des approches théoriques et des méthodes utilisées, en invitant à la fois à un vrai travail de clarification théorique et de bonne distance par rapport à sa méthode de référence. Ces contributions et bien d’autres sont foisonnantes et précieuses pour qui la question clinique est à travailler dans toutes ses dimensions et ses implications, avec une véritable visée compréhensive de la connaissance de l’humain.
Volume 5, Supplément 1, coordonné par N. Duruz, R. Célis, V. Dallèves.