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Les crèches sont des structures d’accueil du jeune enfant mouvantes et perméables aux évolutions sociétales. Elles doivent intégrer et composer avec les dernières connaissances sur la petite enfance pour poser un regard renouvelé sur l’enfant et la parentalité. Dans cette mission d’accueil, le psychologue apparaît comme un partenaire essentiel pour soutenir les réflexions et accompagner les professionnels. Ce sont ici les principaux axes de son travail qui sont décrits, ainsi que l’évolution de sa pratique au regard des défis à relever dans l’accueil quotidien du très jeune enfant.
Les professionnels exerçant en crèche peuvent se trouver déstabilisés lorsqu’ils rencontrent un jeune enfant présentant des troubles du spectre autistique, parfois non détectés. Le rôle du psychologue apparaît ainsi déterminant pour fournir des outils de prise en charge. Cela permet d’étayer les professionnels confrontés à la violence des symptômes, mais aussi de soutenir les parents dans les solutions à élaborer. À travers un partenariat avec le lieu de soin de l’enfant, le lieu d’accueil qu’est la crèche peut devenir « centre de ressources ».
Il existe différents espaces où les parents peuvent
être soutenus. C’est le cas, notamment, des lieux
d’accueil enfants-parents, construits sur le modèle
des Maisons vertes de Dolto, ou encore des crèches
parentales, où les parents sont acteurs du projet
éducatif aux côtés des professionnels.
Passer au crible l’histoire et les fondements
théoriques et éthiques de ces espaces dédiés
aux enfants et à leur famille permet de s’interroger
sur ce qui fonde la notion même de coéducation
et sur la légitimité du statut de chacun, du cadre
et du fonctionnement institutionnel.
Accueillir un enfant en structure collective, c’est accueillir également
son anxiété, ses inquiétudes…
Aussi, donner aux professionnels de la petite enfance des clés de compréhension permettra
aux équipes d’opérer un travail de contenance pour réguler et métaboliser ces affects qui circulent
dans la crèche.
Rencontrer d’autres parents, échanger autour
de la parentalité, du devenir mère… telle
est l’une des vocations des lieux d’accueil
enfants-parents. Et lorsque ces mères
se trouvent en situation migratoire, coupées
de leurs repères culturels et familiaux,
ces lieux offrent un espace transitionnel de
réélaboration psychique qui leur permettra,
par la circulation de la parole et l’observation
des autres mères, de construire leur identité
de mère et d’enrichir leur parentalité
de cette double culture. L’exemple d’Annie.
Historiquement, les positionnements
maternels et des adultes à qui l’enfant était
confié étaient très proches et attendus comme
tels. Mais les connaissances médicales et
en psychologie de l’enfant sont passées par là et
ont conduit ces adultes à cheminer et à déployer
de nouvelles pratiques et positionnements
professionnels. Qu’en est-il pourtant de la
réalité de ce qui se joue au coeur de la relation ?
Analyse des processus psychiques communs
entre les mères et les professionnels de
la petite enfance, et des maux qu’ils peuvent
être amenés à partager dans leur lien à l’enfant.
Le collectif Pas de bébés à la consigne appelle à signer une pétition pour protéger nos
lieux d’accueil collectifs du jeune enfant du risque de devoir devenir concurrentiels et
pour, a contrario, qu’ils offrent encore de meilleures garanties pour un accueil de qualité.
Fut un temps où on gardait un bébé ; aujourd’hui, on accueille un jeune enfant. Bien plus qu’un jeu de langage, cette locution révèle à elle seule la complexité et l’importance de ce qui se joue dans ces temps de vie que l’enfant entre 0 et 3 ans partage avec des professionnels, le plus souvent hors de la présence des parents. Et dans un lieu pensé et agencé pour qu’à travers le jeu il se structure et se développe au sein d’espaces repérables qui permettent la rencontre possible avec l’enfant.
Si le travail social ou thérapeutique ne
fait pas partie des missions premières de
la crèche, pour autant lorsque les équipes
se trouvent confrontées à des familles
en difficultés sociales et psychologiques,
un travail d’accompagnement peut être
proposé. La tentative de soutien de
la famille D. témoigne des possibilités
qui peuvent être offertes à ces familles,
mais aussi des résistances rencontrées.