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Agir dans l’intérêt seul du patient est un fondamental de tout soignant. Mais quand les politiques de santé publique investissent les manières de concevoir et d’exercer le soin en assurant la promotion de l’éducation thérapeutique du patient, qu’en est-il ? À travers la psychiatrie, discipline singulière où les souffrances et complexités des sujets en appellent à des soins spécifiques, l’auteur nous interpelle sur l’« effraction du politique dans la clinique » avec l’instauration de programmes d’éducation procéduriers et la possible mise sous-tutelle
des soignants.
L’association Savédiab (1) propose des groupes d’éducation thérapeutique pour les personnes diabétiques ; groupes aux thématiques variées : connaissance générale du diabète et des traitements, complications possibles, vécu de la maladie et troubles associés, etc. À travers une analyse clinique d’une séance de groupe menée par une diététicienne et une infirmière, une hypothèse du rôle possible du psychologue au sein de ce dispositif est avancée : l’accompagnement des professionnels dans leur démarche par l’analyse de pratique.
Si l’éducation thérapeutique a pour ambition d’aider le patient à se soigner, son chemin pour y parvenir pourrait bien être parsemé de « murailles » à franchir. En effet, comment permettre au sujet de comprendre sa maladie, de se prendre en charge, d’améliorer sa qualité de vie, si des problèmes de compréhension existent entre soignant et soigné, si les émotions individuelles sont négligées ou encore les volontés forcées ? Il existerait des portes d’entrée possibles pour intervenir dans le respect de l’éthique et sans que le patient ne soit conduit à fuir devant l’autorité, l’interdit, l’incompréhension, la prescription « scientifique ».
L’éducation thérapeutique (E.T.) est inscrite dans la loi HPST, ce qui rend son application obligatoire dans le cadre de la politique de santé publique. Des critiques idéologiques et des réticences se sont manifestées à l’encontre de cette disposition venue déranger les habitudes de soin, mais ici la parole est donnée à des praticiens qui témoignent de leur expérience de l’E.T. – comme des réflexions nécessaires à sa mise en œuvre – et interrogent la place du psychologue dans ce nouveau dispositif de suivi.
L’obligation d’éducation thérapeutique suscite des questions relatives à sa gestion et à sa mise en place ; elle interroge autant la définition du soin que celle des pratiques de soin et la relation médecin-malade. La pratique de la diabétologie, en fournissant des exemples relatifs à la façon dont chaque patient investit sa maladie chronique, met à mal l’idée qu’il existerait un mode opératoire unique de prise en charge pour une pathologie donnée, et donc une éducation thérapeutique qui pourrait s’appliquer de façon mécanique.
L’éducation thérapeutique du patient est devenue une priorité de santé publique inscrite dans une augmentation croissante des pathologies chroniques. Cette mission hospitalière a été réitérée par de nombreux plans.
Pour un directeur des soins, passer du concept à l’organisation de pratiques réglementaires variées qui répondent aux directives peut l’amener à réviser ses objectifs.
Que peut apporter un psychologue au sein d’un projet d’accompagnement et d’éducation thérapeutique du patient ? Où se trouve la frontière entre le suivi psychologique de la personne soignée et le suivi éducatif dans le cadre de son éducation thérapeutique ? Situer la place du psychologue dans les différentes étapes du processus d’accompagnement du patient, définir les compétences qu’il peut mettre au service de celui-ci et des acteurs impliqués dans la prise en charge est essentiel.