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Les jeunes errants nous lancent un défi, et ce, dans une indifférence à peine triste… celui de les accompagner à s’inventer un voyage et un pays. C’est le constat que partage avec nous Olivier Douville à l’occasion de la réédition augmentée de son ouvrage De l’adolescence errante. Il livre ici le témoignage de son expérience de psychothérapeute dans le champ de la psychanalyse et de l’anthropologie, cherchant à ouvrir à la métamorphose et s’opposant à la tyrannie de l’identité qui, à l’heure actuelle, infeste nos discours idéologiques.
L’accueil en service pédiatrique d’enfants de familles exilées amène souvent les psychologues à travailler en partenariat avec un traducteur. À partir d’une définition des notions d’exil et de langue maternelle, puis de l’analyse d’un cas clinique, on se questionne ici sur la manière dont le traducteur, lorsqu’il se met en situation d’interprète médiateur, permet à un enfant reçu en consultation psychothérapeutique d’habiter sa langue maternelle, et ainsi de favoriser le dispositif de soin.
Le passage douloureux d’un pays à l’autre est réinterrogé à l’occasion du rituel du mariage. Traumatogène quand il est non consenti, ce type d’union soulève aussi la question de l’identité des femmes issues de l’immigration. En pareils cas, l’accompagnement psychologique nécessite une compréhension globale du sujet, à travers toutes ses dimensions culturelles.
La maternité durant l’exil soulève bon nombre de problématiques pour la mère comme pour l’enfant. Grâce à une naissance en terre étrangère, le foyer bénéficie d’un autre parcours possible. Confrontée à une inversion des statuts filiaux, la cellule familiale est interrogée sur son organisation. Se produit une inversion des places qui engendre de nouvelles formes de vivre l’ailleurs, face à un lignage paternel absent, voire forclos. La paternité semble alors éclipsée en arrière-plan d’une parentalité à construire au sein d’une société où la maternité, elle-même, est devenue centrale.
Les mouvements migratoires, d’exil ou de mobilité des patients dans nos univers culturels et nos dispositifs thérapeutiques enjoignent aux thérapeutes un double mouvement qui pourrait être facilité par la neutralité de nos institutions.
Pour prêter empathiquement son flanc aux patients, le thérapeute doit opérer par des actes techniques et des mouvements exocentriques afin de découvrir l’universalité de l’autre et la lui offrir. C’est ainsi qu’il pourrait l’aider à reconquérir son identité, mise à mal par les siens en cas d’exil, en souffrance et en questionnement en cas de migration.
Les jeunes mineurs étrangers justifient souvent leur demande d’exil par un passé de vécus traumatiques
auquel ils veulent échapper. Mais, pour justifier leur avenir dans le pays d’accueil, ils s’enferment dans une obligation
de réussite au service de laquelle la tentation de couper avec ce passé peut obérer l’aboutissement même de leur projet.
Comment peut-on alors les accompagner dans ce cheminement singulier ?
Notre modernité est de plus en plus marquée par des phénomènes de déplacement, d’exil et d’exclusion de familles entières. Comment s’évader des certitudes identitaires afin de devenir des sujets de la multitude et du déplacement ?
Cet enjeu importe tant à la psychanalyse qu’à l’anthropologie. Il déplace ces deux disciplines au-delà du culturalisme. Le dialogue est urgent entre cliniciens et anthropologues. L’anthropologie psychanalytique contenue chez Freud et même Lacan est-elle actuelle ? Les mythes psychanalytiques ont-ils une pertinence ? Le mythe freudien est-il universel ?
Ce livre expose d’abord l’histoire des rencontres entre les deux disciplines, les filiations et les tensions qui ont marqué leurs échanges. Il situe les moments les plus vifs des débats qui explosèrent autour de l’enjeu très controversé que représente la création de dispositifs thérapeutiques spécialisés pour les dits « migrants ».
C’est sur le projet d’une construction de l’anthropologie clinique que se termine ce livre. L’auteur illustre son propos par le témoignage de plusieurs fragments de cures menées avec des personnes et des familles provenant du Maghreb, des Antilles ou de l’Afrique de l’Ouest, que ce soit à Paris, au Sénégal ou au Mali
Si l’exil est une démarche active et souvent
emplie d’espoir, il est plutôt, dans la réalité, consécutif à un vécu traumatique
et synonyme de perte de repères et d’ancrages pour nombre de demandeurs
d’asile. Le travail engagé entre Amédé et le psychologue montre combien
l‘accompagnement psychologique devrait pouvoir être proposé à tous pour que cette
souffrance accueillie laisse place à une subjectivité retrouvée.