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Si le Mondial de football a récemment donné lieu à un dossier sur les foules *, il est ici
encore le point de départ d’une réflexion plus large sur la mondialisation, qui répond
aux attentes d’une société du spectacle et à une médiatisation infantilisante.
Cette analyse amène à comprendre ces rencontres à vocation universelle – sportives,
spirituelles, culturelles, économiques… – qui peuvent aussi porter des valeurs d’autoformation.
Le football présente la particularité de rendre saillantes les différenciations intergroupes en
mettant en scène des compétitions entre équipes et supporteurs, tout en affirmant la dimension
pacificatrice du sport. Les enjeux financiers, politiques et identitaires s’accumulent et empêchent le football de rester un simple sport
amical empreint de fair-play. La psychologie sociale donne quelques clés pour comprendre les mécanismes qui aboutissent à la violence
et les dispositifs qui peuvent la limiter.
Les dispositifs qui règlent les grands rassemblements sportifs contemporains
conduisent à quelques observations : la peur de voir se rejouer la scène primitive
où le sport croise la violence des foules sous le regard des médias ; la nouvelle ère
de l’homme des stades, acteur-observateur d’un « spectacle total » ; ou encore l’épuration des quartiers populaires
aux alentours des stades… Faut-il dès lors considérer le Mondial de football comme une figure du capitalisme néolibéral arrachant le sport à ses racines identitaires ?
Sociologues et psychologues sociaux se sont intéressés dès la fin du XIXe siècle aux foules et aux masses – tous les auteurs du dossier ne manquent d’ailleurs pas de citer le rôle
précurseur de Gustave Le Bon –, certains établissant une relation entre celles-ci et la modernité politique. Aujourd’hui plus
encore qu’hier, la presse souligne la portée universelle des grandes manifestations sportives (le Mondial ou les Jeux olympiques) et leur rôle important de facilitation des rapports internationaux ou interétatiques
et d’intégration des valeurs de tolérance et d’humanisme.
Magritte aurait pu dire : « Cela n’est pas un film sur la coupe du monde de football 2006. » De fait, rien à voir avec un remake de Les Yeux dans les bleus. Substitute ne remplace donc pas le tournage qui n’a pas eu lieu.
Je le sais, vous n’avez pas pu échapper à la coupe du monde de football, ses exploitations commercialo-maffieuses, ses risques d’attentat et autres vicissitudes liées au sport le plus pratiqué dans le monde. Oubliez cela et passez la porte d’un autre monde où le détail et l’instant priment, où le jeu prime sur l’enjeu.