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Comme la société l'hôpital se mondialise. S'y côtoient désormais des patients aux identités et aux langues multiples avec, chacun, un rapport singulier à la maladie et à la mort.
Que faire lorsque, toutes les ressources médicales étant épuisées, l'équipe soignante n'arrive ni à comprendre ni à soulager des patients issus d'autres cultures ?
À travers sept récits, les auteurs montrent comment surmonter les malentendus et les incompréhensions préjudiciables aux soins qui se tissent parfois entre soignants et patients. Au sein d'un dispositif de médiation pionnier dans l'hôpital la consultation interculturelle, ils explorent la face cachée de la maladie, celle qui se raconte dans l'intimité des familles. Conjuguant les connaissances scientifiques des uns et les savoirs profanes des autres, ils permettent de mobiliser des ressources nouvelles pour affronter la maladie.
Sorcellerie, malédiction, forces invisibles s'invitent dans le cabinet médical... c'est alors que les esprits viennent aux médecins...
La rencontre de l’autre dans un contexte de double étrangeté, celle de la maladie mentale et la celle de la différence culturelle, interpelle chacun au plus profond de son humanité. Rester professionnel dans ces conditions implique le besoin d’un « nous » et d’un cadre, pour éviter la confusion des langues, du même et de l’autre par l’effondrement des frontières géographiques. Voici un témoignage singulier des limites de l’altérité et de la nécessaire analyse du contre-transfert culturel pour pallier l’arbitraire des frontières psychiques.
Respecter les traditions culturelles de chacun est essentiel, mais quand les usages induisent des troubles graves, intervenir l’est d’autant. Par sa mission humanitaire menée au Tchad, l’auteur témoigne des problèmes de malnutrition aiguë d’enfants et des coutumes liées à ces souffrances. Assurer la mise en place d’un programme de traitement et de prévention passe par la découverte des croyances et logiques de l’« autre », pour permettre une reconnaissance mutuelle et ainsi agir « ensemble ».
Le cadre d’un service médico-social dit « nomade » en Guyane française a permis l’élaboration d’un dispositif original d’accompagnement d’un adolescent fondé sur l’importance de la notion de territoire, du lien entre territoire psychique et espaces de vie. C’est en l’accompagnant physiquement dans ses différents lieux d’investissement, y compris le domicile, que l’accompagnement psychique a pu s’envisager et prendre corps.
La double appartenance culturelle, à la fois atout et handicap, influence la façon d’être du sujet et ses rapports avec autrui. En ce sens, l’approche systémique propose des outils qui peuvent être utiles à la compréhension des logiques relationnelles en situation d’exil : le génogramme, qui favorise le récit de cette vie marquée par la migration, aux prises avec les questions de transmission, ou encore la mise à jour d’un mythe familial, l’âme de la famille, qui perdure malgré l’éloignement.
Le centre d’accueil et d’orientation pour mineurs isolés demandeurs d’asile (CAOMIDA) accompagne cette population, notamment dans toutes les étapes de sa démarche. Face à la souffrance inhérente à cette procédure juridique, contraignant la personne à revivre un vécu le plus souvent douloureux, le suivi psychologique, le soutien et l’orientation psychothérapeutique s’avèrent, dans ce cadre, ô combien essentiels.
L’histoire de la moitié des familles prises en charge par le service ministériel de protection judiciaire de la jeunesse est marquée par l’émigration. À l’adolescence, période où le jeune, en proie à la question du « Qui suis-je ? », réinterroge les liens de filiation, l’épreuve de l’exil ravive la question des origines et des liens à l’autre, fondements mêmes du sentiment d’existence et de légitimité.
Souvent, les enfants de migrants ressentent le besoin d’un « retour au pays », qui peut s’exprimer par le désir de fouler la terre des ancêtres ou bien l’apprentissage de la langue parentale. Les rapports de ces enfants à cette langue permettent d’appréhender les mouvements de prise et de déprise filiative et affiliative, mais aussi d’évaluer la construction d’un sentiment identitaire et d’une identité familiale.
L’adolescent fait l’expérience d’un changement de relation avec ses parents, dans sa recherche de position de sujet-adulte autonome. Il revisite son histoire transgénérationnelle et sa place dans la filiation, afin d’y puiser des modèles d’identification. Qu’en est-il pour l’adolescent isolé étranger, dans le contexte de grande vulnérabilité qui est le sien ? Les langues, d’origine et d’adoption, peuvent symboliser ce travail filial et offrir un décryptage de ses enjeux psychiques.