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L’attention au vulnérable, le décentrement sur l’autre, les logiques du don, le risque de la rencontre, la tension féconde entre le « faire des soins » et le « prendre soin »… sont des valeurs qui animent l’univers du soin, tout autant que celui de l’écologie. Aussi, au confluent de la psychologie, de la médecine, de l’écologie et de la philosophie, cet article s’attache à montrer combien ces valeurs pourraient constituer de puissants leviers de transformation pour répondre aux enjeux de la crise écologique, mais aussi comment le paradigme du soin constitue un art caché qu’il faut rendre visible afin de soutenir l’improvisation créatrice dont l’humain est aussi capable pour élargir sa responsabilité au vivant.
Le sujet dépendant, en situation de handicap moteur, forme avec le soignant une dyade singulière. Si le corps du soignant fait fonction de suppléance du handicap physique, qu’en est-il de son psychisme ? Quels sont les effets de cette utilisation sur ces professionnels intimement convoqués dans cette relation ?
Le terme "consentement", concernant les soins psychiatriques, repose sur trois notions : la législation, l'éthique et la philosophie. Le respect de la personne, de sa dignité et de son autonomie sont au cœur des soins et de la relation thérapeutique, et la très grande majorité des soins psychiatriques sont librement consentis. Cependant, la nature même de certains troubles psychiques peut altérer la capacité à consentir, et dans ce cas, le cadre légal de la contrainte permet d'assurer des soins "sans consentement". Quels sont le cheminement historique, le cadre juridique et l'évolution des soins contraints, de la loi de 1838 à celle de 1990 jusqu'à la réforme de 2011, complétée en 2013 ? Quelles sont les modalités de soins en fonction de la vulnérabilité des personnes ? Quel est le panorama des soins sous contrainte chez nos voisins européens ? Psychiatres, juristes et sociologues répondront à ces questions, en se fondant sur leur expérience et leur réflexion cliniques.
L'aphorisme freudien selon lequel gouverner, éduquer et psychanalyser sont trois métiers impossibles paraît plus vrai que jamais. Les moyens et les énergies déployés aujourd'hui dans le champ de l'éducation et du soin psychique ont du mal à endiguer les tensions, l'angoisse, le mal-être qui se généralisent à tous les étages de la société, dans la famille, à l'école, au travail, dans les espaces sociaux.
Alors que le dialogue entre parents et enfants ou adolescents n'a jamais été aussi important, l'incompréhension et les tensions entre les générations n'ont probablement jamais été aussi vives et le devenir des enfants aussi critique. Que sécrète donc notre modernité pour affecter à ce point-là les repères, les liens, les solidarités, les transmissions entre générations, les perspectives d'avenir ?
À partir de la temporalité psychique, pensée dans sa dimension anthropologique, l'auteur ouvre des perspectives de compréhension de problématiques psychologiques contemporaines comme la dépendance psychique, le rapport aux limites et à la loi, les conduites oppositionnelles, les troubles de la parentalité, le rapport aux savoirs et la transmission, etc. De nombreux exemples cliniques viennent illustrer l'analyse psychanalytique de l'acte éducatif ou de soin dans le contexte de ce nouveau malaise dans la civilisation.
Malgré les empêchements d'ici et d'ailleurs, y compris ceux qui sont à l'intérieur de chacun, il s'agit d'inventer et de créer de nouveaux possibles en psychiatrie et dans toutes les institutions du médico-social. Pas question de baisser la garde et de se laisser gagner par un quelconque désespoir. Les temps actuels commandent au contraire de tenir bon, assis sur les épaules de nos pères, et de faire fructifier notre héritage, c'est-à-dire clairement de créer de nouveaux concepts, de nouveaux dispositifs pour protéger de la déréliction les personnes en souffrance psychique, leurs familles et tous les professionnels qui en prennent soin. La psychothérapie institutionnelle est une méthode qui cultive l'inventivité. Invités par l'Association culturelle en santé mentale d'Angers, les auteurs témoignent de leur engagement à en faire vivre les développements, en dépit de tout ce qui semble s'y opposer. Ils croisent leurs expériences et leurs analyses dans l'objectif de refonder une psychiatrie à visage humain qui accueille sans condition la souffrance psychique dans ses institutions.
Les réactions des patients face à leur hospitalisation, notamment en services pédiatrique et psychiatrique, suscitent des interrogations quant au rapport des sujets au soin. Vécue de manière douloureuse et pouvant remettre en cause le fait même de vivre, l’hospitalisation renvoie aux angoisses de séparation et, de fait, relève d’un travail de deuil. Quels sont les étapes, les « temps » repérés ? Comment oeuvrent les équipes dans l’accompagnement des sujets, de leur admission à la sortie ?
Agir dans l’intérêt seul du patient est un fondamental de tout soignant. Mais quand les politiques de santé publique investissent les manières de concevoir et d’exercer le soin en assurant la promotion de l’éducation thérapeutique du patient, qu’en est-il ? À travers la psychiatrie, discipline singulière où les souffrances et complexités des sujets en appellent à des soins spécifiques, l’auteur nous interpelle sur l’« effraction du politique dans la clinique » avec l’instauration de programmes d’éducation procéduriers et la possible mise sous-tutelle
des soignants.
Si l’éducation thérapeutique a pour ambition d’aider le patient à se soigner, son chemin pour y parvenir pourrait bien être parsemé de « murailles » à franchir. En effet, comment permettre au sujet de comprendre sa maladie, de se prendre en charge, d’améliorer sa qualité de vie, si des problèmes de compréhension existent entre soignant et soigné, si les émotions individuelles sont négligées ou encore les volontés forcées ? Il existerait des portes d’entrée possibles pour intervenir dans le respect de l’éthique et sans que le patient ne soit conduit à fuir devant l’autorité, l’interdit, l’incompréhension, la prescription « scientifique ».
L’éducation thérapeutique (E.T.) est inscrite dans la loi HPST, ce qui rend son application obligatoire dans le cadre de la politique de santé publique. Des critiques idéologiques et des réticences se sont manifestées à l’encontre de cette disposition venue déranger les habitudes de soin, mais ici la parole est donnée à des praticiens qui témoignent de leur expérience de l’E.T. – comme des réflexions nécessaires à sa mise en œuvre – et interrogent la place du psychologue dans ce nouveau dispositif de suivi.
Les auteurs d’agressions sexuelles peuvent accéder à un suivi individuel efficace dès lors qu’ils sont reconnus comme sujets singuliers, qu’ils sont demandeurs de la prise en charge et qu’ils s’inscrivent dans la relation avec le soignant. Mais comment maintenir cet espace thérapeutique optimal quand la justice interfère dans la démarche de soin en la rendant obligatoire par des lois, en dictant ou conditionnant certains traitements et en courant le risque de catégoriser les agresseurs ?