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Si les femmes surveillantes sont encore peu nombreuses dans les prisons pour hommes, la féminisation de la profession engagée dans cet univers historiquement très viril soulève un certain nombre de questions dont s’est emparée Anne-Christine Le Gendre dans son dernier ouvrage, Femmes surveillantes – Hommes détenus. Au‑delà du thème central de la mixité et des résistances qui peuvent s’exprimer, nous la questionnons ici sur ce qui se joue au sein de cette « famille pénitentiaire », mais aussi sur les conséquences de l’incarcération sur les corps, les liens entre les frustrations affectives et sexuelles et l’usage de la force, la pratique sportive ou encore les rapports homosexuels.
Si le milieu carcéral est synonyme d’éloignement familial pour les détenus, c’est un état qu’ils partagent avec nombre de surveillants pénitentiaires mutés parfois très loin de leurs familles. Si une acceptation est tout d’abord envisageable, bercée par l’espoir d’un retour rapide auprès des leurs, avec le temps et la confrontation à la réalité, une solitude et un sentiment d’exil les envahissent… au risque d’un abandon de soi psychique et physique. Proposer des groupes de parole peut alors leur apporter la possibilité de « penser l’ailleurs ici ».