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En 2012 paraissait la deuxième édition du livre de Pierre Charazac, Psychothérapie du patient âgé et de sa famille 1. En vingt-cinq ans, la question de la place du tiers, celle du psychologue, du médecin auprès de la personne en fin de vie et de ses proches, a évolué et l’auteur la situe au cœur de son ouvrage. Dans cet entretien, il précise ce qui constitue la spécificité de cette relation quand la dépendance se signale dans tous les aspects du soin, et se demande si l’institution en permet une approche juste et réellement suffisante.
Si le travail de deuil est toujours un cheminement douloureux à accomplir, comment peut-il s’opérer quand les ressources psychiques sont altérées par le grand âge ? Quelles répercussions cognitives peuvent en découler, et notamment quand c’est un membre de la filiation qui disparaît ? Quelles attentes sous-tendent l’alliance thérapeutique ? L’histoire de Madame F nous ouvre quelques pistes pour penser cet accompagnement et la place que peut y occuper le psychologue.
Qu’advient-il quand ce sont les équipes soignantes qui sont mises à mal par l’institution ? quand les somatisations et les impasses cliniques et relationnelles sont telles que l’on en vient à s’interroger sur les processus de déliaison et sur la place de la négativité dans le soin ? L’analyse des mouvements psychiques qui ont été à l’œuvre dans une unité de soin en gérontopsychiatrie au cours de trois années de transformations des pratiques soignantes et des visées institutionnelles éclaire en quoi cette réflexion s’impose.
Concevoir l’importance de l’infantile sur la construction de notre appareil cognitif et de notre psychisme est entré dans la représentation commune ; et la psychanalyse y a largement contribué par le dévoilement des traces laissées par le vécu. Mais la question se pose tout autrement ici, puisqu’on ne peut percevoir intimement ce qui n’a pas encore laissé de traces en soi. Qui sommes-nous, lorsque nos capacités motrices, cognitives ou notre autonomie déclinent ? quand les années qui nous restent à vivre, si elles nous sont inconnues, nous placent si près de la mort ? Et de quels professionnels avons-nous alors besoin ?
Quels peuvent être le rôle et la mission du psychologue auprès des sujets âgés accueillis en long séjour de gériatrie et des équipes soignantes qui les entourent ? Comment penser le cadre d’intervention, et selon quels critères ?
Comment soutenir les résidents dans cette ultime étape de vie ?
Souplesse et créativité seront les prémices de toute élaboration de modalités d’accompagnement.
Comment les quadras d'aujourd'hui envisagent-ils la vieillesse et l'éventuelle dépendance de leurs parents ? Marie de Hennezel et son fils Edoaurd abordent dans un ouvrage à quatre mains ce sujet délicat qui entraîne des réactions variées. Entre ceux pour qui l'entraide familiale est naturelle et ceux qui pensent ne rien devoir à cette génération "bénie des dieux", qui a connu les Trente Glorieuses et Mai 1968, les désaccords sont profonds. A travers une trentaine de témoignages touchants d'humanité, mèr et fils entament une réflexion pleine de tact sur ce tabou qu'est al vulnérabilité des parents vieillissants, pour faire réfléchir toutes les générations sur les notions de transmission et de solidarité.
La mémoire est à situer également dans son rôle dans la transmission intergénérationnelle. Et se pencher sur cette dimension fondamentale conduit à comprendre la mémoire dans ses distorsions, ses lacunes, ses dérives, ses surgissements imprévisibles, autant que dans ses productions poétiques et ses mystérieuses et fascinantes alchimies.
La perspective neuropsychanalytique tient tout particulièrement compte de l’articulation du soma et de la psyché, des traces mnésiques et de la pensée, dans l’observation des défaillances de la mémoire, de la dégénérescence neurofibrillaire et de l’involution démentielle (marque de la maladie d’Alzheimer). Et s’appuyant sur l’analyse des causalités organiques et psychiques combinées, des effets dévastateurs sur la neurogénèse des états dépressifs, du stress, de l’angoisse, il est possible de proposer des dispositifs de nature à ralentir ces effets et à assurer le meilleur vieillissement possible.
La psychanalyse définit les rapports de la mémoire et de l’inconscient, partie cachée et ignorée de ce qui est à l’œuvre dans les processus organiques, neurologiques. Il s’agit des éléments (perceptions, représentations, images) stockés « dans la cave psychique », interdite d’accès direct, mais fournissant la matière d’un discours interne du sujet. L’inconscient est-il vraiment, comme l’affirme l’auteur, « la mémoire du sujet qui double le sujet et en fait sa marionnette » ? Dans cette perspective, qu’en est-il de l’« inconscient collectif » décrit par Jung ?