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Quelques repères à propos de l’évaluation psychologique : évaluation psychologique, examen psychologique et psychodiagnostic
Comment un psychologue peut‑il procéder à une évaluation sans tomber dans les chausse-trappes que sont le risque d’instrumentation ou encore la visée normalisante ? Si le Code de déontologie des psychologues offre des indications précieuses sur cette démarche d’évaluation consentie par le patient, l’auteur suggère également de distinguer les notions d’évaluation et d’examen proprement dit, et de rendre au psychodiagnostic toute son originalité et sa pertinence.
Prise en charge de la souffrance des jeunes et remboursement des consultations de psychologues
Répondre à la souffrance psychique des jeunes était une priorité, inscrite comme telle, dans le mandat présidentiel de François Hollande. Aussi, c’est dans les tout derniers jours de sa mandature qu’ont vu le jour un décret 1 et un arrêté visant à expérimenter sur quatre ans et sur des territoires bien spécifiques 2 un dispositif de prise en charge de la souffrance des jeunes par des psychologues installés en libéral. En 2000, déjà, le Haut conseil de santé publique rendait un rapport 3, faisant état de constats alarmants. Les principaux indicateurs de santé psychique des jeunes de 12 à 25 ans y étaient précisés, et un éclairage sur les signes d’alerte repérables par chacun y était proposé. En 2015, l’Inserm rend compte d’une enquête, « Le nouveau visage de nos adolescents 4 », effectuée auprès de 15 235 jeunes âgés de 13 à 18 ans. Là encore, les conclusions le confirment : « Cette période de profonds remaniements identitaires accentue la vulnérabilité psychopathologique de ces jeunes, propice aux conduites à risque. »
Opinions paradoxales
Toutes les enquêtes d’opinion montrent que les gens ont des avis différents sur de nombreux sujets. Pour cela, elles supposent que chaque individu a un avis et un seul sur chaque question. Mais l’humain est un individu assez bizarre, à rationalité variable et complexe, qui n’hésite pas à avoir des opinions contradictoires et variées sur un même chapitre. Il est donc ambivalent et, pour les déclarations verbales, polydoxe : il sait tenir des propos opposés. On a montré, par exemple, dans un questionnaire expérimental concernant la police, que le même individu demande sa protection, la loue en cas de coup dur terroriste, l’appelle à l’aide en cas de besoin et, de la même façon, la vilipende quand il est soumis à un contrôle d’identité, reçoit une contravention ou se trouve dans une manifestation. L’image qu’il a de la police est donc complexe. On peut passer en revue différents thèmes sur lesquels une même personne soutient des avis divergents, notamment selon le type de question posée, le moment et le contexte de la réponse.
Un soir à Cologne…
Ils ont failli tout annuler. Le piano qu’il avait demandé n’était pas arrivé à temps et il le découvrait dans la salle où il allait jouer à peine quelques heures avant le concert. Il n’aimait pas du tout le son, il le trouvait métallique. En plus, il n’avait pas bien dormi les jours précédents. Bref, après avoir parlé à son producteur, Manfred Eicher, ils envisagèrent ensemble la suspension du concert. Mais il finit par se décider à la dernière minute. Il jouera.
Esprit de finesse et test d’imagination de Rey
En 1962, André Rey proposait un test d’« interprétations de dessins » visant à faire émerger l’imagination, la fantaisie, la créativité, l’intuition… des activités mentales qui appartiennent toutes à l’esprit de finesse. Charles Mottier, un de ses anciens assistants, a informatisé et développé ce test et nous présente ici un exemple choisi parmi les treize planches qui composent cette épreuve d’imagination, en mettant l’accent sur la portée des réponses projectives et ses répercussions dans les profils d’un test de personnalité.
Le modelage comme médiation : le rôle des propriétés plastiques des matériaux dans le travail thérapeutique
L’utilisation du modelage en psychothérapie d’enfant est une pratique répandue. Un seul médium est généralement choisi, sa consistance étant adaptée à la problématique et aux capacités du sujet. L’auteure de cet article analyse et illustre l’intérêt d’utiliser simultanément des médiums aux consistances et propriétés physiques différentes. Elle propose des pistes de compréhension des processus psychiques mis en jeu par cette évolution du dispositif clinique habituel.
Aspects du clivage dans les passages à l’acte violents
La clinique en milieu carcéral amène à rencontrer des patients ayant commis des actes de violence grave, dont des homicides ou violences sexuelles. Ils ont beaucoup de mal à se reconnaître dans leurs actes, commis parfois dans des états psychiques particuliers, quasi dissociatifs, sans que la psychose, pourtant, ne soit retenue. Le recours au clivage du Moi comme modèle de compréhension permet de mieux rendre compte des configurations psychiques à l’œuvre, et renvoie à un défaut de subjectivation de l’acte.
Conflits de loyauté et troubles du comportement chez la personne âgée
Les personnes âgées qui entrent en institution sont confrontées à de nombreuses pertes, tant physiques que psychiques. Les professionnels qui travaillent auprès d’elles remarquent souvent des troubles du comportement qui sont difficilement interprétables. Ayant été formée à la thérapie systémique et familiale, l’auteure de cet article a observé ces personnes âgées du point de vue de la constellation familiale et par le biais du conflit de loyauté, qui entraînerait une modification de leur comportement. Prendre en compte cette dimension peut donc permettre de mieux comprendre ces enjeux psychiques et d’observer différemment la personne âgée.
Les portes en institution : une histoire de limite
À moins de ne plus être libre ou en mesure de pouvoir les ouvrir ou les fermer, on ne prête guère attention aux portes. Pourtant, au sein des institutions médico-sociales, elles peuvent être source de mal-être professionnel, voire de maltraitance pour les usagers. Les situations exposées ici sont l’occasion de rappeler la nécessité d’une réflexion clinique et éthique autour du cadre institutionnel dans ses dimensions physique et symbolique.
Au sujet de Un monde sans esprit. La fabrique des terrorismes. Entretien avec Roland Gori
Engagé depuis de nombreuses années dans une dénonciation des failles de nos sociétés néolibérales qui ont mené à ce qu’il appelle une mise « sous curatelle technico-financière » des peuples, Roland Gori, dans son dernier ouvrage, insiste plus particulièrement sur le vide spirituel et culturel qu’engendrent de telles sociétés, et sur le risque de le voir comblé par les doctrines terroristes. Une nouvelle révolution symbolique qui passerait par une réhabilitation sociale et sacrée de l’art pourrait-elle les contrer ?