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Secrets de famille et histoires de vie
La notion de secret de famille a été largement explorée, entre autres par des auteurs comme Maria Torok et Serge Tisseron, dans des approches différentes. Au-delà de la définition classique de la notion de secret de famille, Martine Lani-Bayle s’attache à en étudier les mécanismes, les fonctions psychologiques ou sociales, les répercussions sur la relation au savoir. L’un des points importants de ce débat consiste dans l’examen des conditions du passage de la conscience ou de la mémoire de ces « choses » plus ou moins refoulées à « l’écriture », à l’autobiographie. Ce passage peut aussi se comprendre ou s’interpréter comme un pas en avant vers la symbiose psycholittéraire.
Le cadre psychanalytique en chantier
René Roussillon occupe une place de premier plan dans le champ psychanalytique français. Il présentait, en 1997, la constitution du cadre analytique comme allant de pair avec l’élaboration de la théorie et permettant à chaque remaniement les conditions optimales pour la symbolisation. Peut‑on analyser l’histoire de l’évolution du cadre ? Quelle théorie de la symbolisation sous-tend-il ? Et comment s’arrange-t-il de la clinique actuelle ? Les travaux de René Roussillon portent aujourd’hui sur l’archaïque, la constitution de l’objet et la symbolisation, et font autorité.
La santé mentale à l’abandon
Maud Mannoni a été et reste avant tout une grande dame du soin psychique en France, dans l’abord psychanalytique des enfants sur le plan institutionnel. L’expérience des lieux de vie qu’elle a initiée a marqué plusieurs générations de psychologues et de psychiatres ; Maud Mannoni était une personnalité profondément engagée dans le combat pour un système de soins humanisant. À cette époque, en 1991, le constat était déjà alarmant, alors que la psychiatrie faisait déjà figure de parent pauvre dans la politique de santé : « Désinvestissement des soignants au profit des sciences dures, restrictions budgétaires, pratiques alternatives en déclin, le tableau apparaît bien sombre. Dans ce domaine où rien n’est définitif, mais où tout est à réinventer au quotidien, existe-t-il encore une place pour une politique de santé mentale à visage humain ? » Ces propos, tenus il y a plus de 20 ans, résonnent étrangement aujourd’hui, à l’heure des bouleversements dans les soins psychiatriques.
Le bilan de compétences : une nouvelle image du travail
Les bilans de compétences se sont largement développés depuis cette rencontre, en 1992, avec Claude Lévy‑Leboyer, grande spécialiste de la psychologie du travail et des organisations en France. Depuis, ils ont pris une grande ampleur, surtout dans le contexte actuel du marché du travail. Largement utilisés depuis quelques années dans le cadre de l’insertion professionnelle, ils permettent aux chômeurs ou aux jeunes sans diplôme d’avoir des informations sur eux-mêmes, sur les potentialités qu’ils ont acquises par leur expérience. Mais, au-delà de la qualification, comment aider tout homme au travail à faire le point sur les compétences issues de sa pratique professionnelle ? Les méthodologies utilisées dans cette perspective concernent notamment les entreprises, qui doivent mettre en adéquation leurs propres compétences et celles, individuelles, de leur personnel.
Le visage. Symbole de notre identité
C’est à travers son visage que l’individu se met au monde, qu’il se donne à comprendre à l’autre dans le face‑à‑face des communications qui trament la vie quotidienne. Le visage est certainement la matrice la plus forte du sentiment d’identité. C’est pourquoi il est aussi pour chacun de nous une boussole incomparable de l’émotion qui saisit l’autre en souffrance. Déceler les significations, les imaginaires associés au visage, est une manière de répondre à la fascination qu’il exerce non pour en déflorer le secret, mais pour s’en approcher davantage, cheminer à sa proximité afin de découvrir combien, parfois, il se dérobe. Depuis cette interview, David Le Breton poursuit sa route, parsemée de nombreux ouvrages et de nombreuses recherches, dans une quête anthropologique qui concerne à la fois le rapport au corps, la douleur, la question de la construction identitaire et les conduites à risque.
Le sociologue à l’écoute du sujet
Il faut analyser les faits sociaux comme des choses. Depuis Émile Durkheim, le sociologue devait étudier la réalité en gardant le recul nécessaire à son objectivité. En 1993, Vincent de Gaulejac, à travers la sociologie clinique, introduisait une rupture : le chercheur ne peut plus être un simple observateur, il doit s’impliquer dans sa démarche. Issue, notamment, des théories de Marcuse, de l’école de Chicago et de Palo Alto, la sociologie clinique s’inscrit dans une interaction constante entre l’intervention et la recherche. Cette discipline se trouve à l’interface des grands enseignements : psychologie, psychanalyse et psychosociologie. La notion de sujet apparaît et, avec elle, un plus grand engagement dans l’action et la compréhension sociales. C’est d’ailleurs dans la perspective de cet engagement que Vincent de Gaulejac a poursuivi ses travaux, notamment sur les dysfonctionnements organisationnels auxquels il a consacré plusieurs ouvrages.
Pouvoir et violence dans la cité. De la horde primitive à la démocratie : l’organisation du lien social
Jacqueline Barus‑Michel a été, sans nul doute, la plus grande spécialiste en psychologie sociale clinique. Elle aborde ici, en 2008, une vaste réflexion psychosocio-anthropologique sur la nature et les modes d’organisation et d’évolution du lien social qui passe par l’examen du statut de la femme et des fonctions ou figures de l’autorité dans diverses sociétés ou encore des formes de structuration du politique. Cette réflexion débouche sur l’analyse, par le détour philosophique, des conditions de la démocratie.
Un psychologue dans chaque agence. Pôle emploi : une chance pour les chômeurs ?
Dans les semaines à venir, les équipes de psychologues de Pôle emploi vont être éclatées par transfert individuel dans chaque agence. Si la présence d’un psychologue dans toutes les agences Pôle emploi de France et de Navarre semble a priori une bonne nouvelle dans ce qu’elle exprimerait la reconnaissance de la dimension psychique chez chaque demandeur d’emploi, il n’en demeure pas moins que ce projet ne vaut que si quelques conditions spécifiques sont bien respectées. Patrick Cohen revient ici sur les prérequis indispensables pour sa mise en œuvre.
Le travail, demain…
C’est l’été, le temps des vacances, on peut rêver. Et si, demain, le travail disparaissait ? Impossible dira-t-on : plusieurs l’ont invoqué en vain. Paul Lafargue (1880) défendait « le droit à la paresse » à une époque où le travail appauvrissait. Plus tard, Joffre Dumazedier (1962) envisageait « une civilisation du loisir », Jean Fourastié (1965, 1979) proposait une semaine de 30 heures, Pierre Larrouturou (1998) appelait aux 32 heures en quatre jours, Jérémy Rifkin (1996) annonçait « la fin du travail »… et le travail est toujours là, plus que jamais demandé et valorisé !
Nos classiques
Lire Proust, Vallejo, Dante, Homère. Lire Faulkner, Borges, Shakespeare, Cervantès. Les relire surtout. Écouter The Beatles, Miles, Bach, en voulant que cela ne s’arrête jamais. Voir et revoir Casablanca, Le Parrain, Annie Hall, La Dolce Vita, Un chien andalou.